On amène qui on veut dans le football algérien. L'affaire des deux joueurs (ghanéens ou burkinabé?) de l'USMBlida, Awudu et Massaodu, sur lesquels le NAHD a formulé des réserves, relance le débat sur le recrutement, par nos clubs, de joueurs étrangers. Il y a là matière à disserter tant il s'avère que ces joueurs que les formations algériennes vont chercher hors de nos frontières ne constituent pas une référence dans la discipline. Durant l'intersaison, la FAF avait actionné un mécanisme tendant à réglementer ces recrutements pour le moins anarchiques. C'est ainsi que l'instance dirigeante du football algérien a dressé une liste de critères auxquels devait se soumettre tout candidat étranger à une place dans un club algérien. On laissera de côté les dispositions relatives à la situation administrative ou médicale du candidat pour nous intéresser au point le plus important qui indique que le joueur étranger, candidat au recrutement, doit satisfaire à l'une des deux conditions suivantes: - Soit avoir un rang d'international dans son pays d'origine. - Soit disposer d'un statut de joueur professionnel. Cela fait six mois que ces recommandations de la FAF ont été émises et il ne nous semble pas qu'elles aient été suivies à la lettre. Il est vrai qu'elles sont évasives. Lorsqu'on stipule qu'il faut que le candidat ait un rang d'international on ne précise pas de quel niveau. Les clubs ont saisi cette faille dans le système pour continuer à recruter n'importe qui. Car à bien lire le texte de la FAF, on peut supposer qu'il suffit d'avoir été remplaçant dans une sélection nationale minimes pour ouvrir droit à un recrutement en Algérie du fait que l'élément en question est international. Minime, certes, mais international tout de même ! On citera le cas du joueur camerounais, récemment recruté par le MC Oran, où il a fallu faire toute une gymnastique pour le qualifier. En effet, le club oranais a fourni un dossier faisant état d'une sélection dudit joueur parmi les juniors de son pays. La FAF a voulu en savoir plus et a saisi notre ambassade sur place à Yaoundé laquelle a répondu qu'il n'y avait nulle trace du joueur dans une des quelconques sélections du Cameroun. Mais une nouvelle intervention de la Fédération camerounaise a attesté qu'il a bien été international junior. Qui croire alors? Comment suivre un secrétariat général d'une fédération qui n'a que faire des dispositions réglementaires de la FAF sur le recrutement de joueurs étrangers? On voit, par conséquent, que la porte reste ouverte à tous les abus en la matière, et nos clubs ne se gênent point pour en profiter. Concernant les deux joueurs de l'USMB, Awudu et Massaodu, il y a même eu infraction flagrante des dispositions en question. La FAF avait indiqué que les joueurs évoluant en division 2 (les deux joueurs étaient au HB Chelghoum Laïd) pouvaient terminer leur contrat mais qu'à la fin de celui-ci, ils devaient retourner dans leur pays. Or Awudu et Massaodu, après avoir respecté le contrat, les liant au HBCL jusqu'au bout ont fini par atterrir à l'USMB et ce, avec la complicité de la LNF. A partir du moment où une structure chargée de veiller au respect des textes en vigueur se met, elle-même, à piétiner ses textes, pourquoi les clubs se gêneraient-ils?