Les faits, pour lesquels avait comparu l'accusé, remontent au mois d'octobre de l'année 2001. Le tribunal d'Es-Sedikkia à Oran a condamné, hier, à 20 ans de prison ferme A.Mustapha accusé dans une affaire de trafic de drogue. Ce dernier, émigré résidant à Lyon, devait être jugé la semaine dernière, mais, absent, son procès a été différé d'une semaine. Les faits pour lesquels avait comparu l'accusé remontent au mois d'octobre de l'année 2001, quand un douanier, en service au port d'Oran, fournit des renseignements sur un véhicule de type Golf série 4, chargé d'une quantité de 58 kg de kif traité qui s'apprêtait à embarquer sur un bateau en partance pour l'Espagne. Cette découverte a permis d'identifier le propriétaire du véhicule, A.Mustapha et de remonter la filière. Le principal accusé dira, au cours de son procès, qu'il a une société d'import-export qui lui permet de vivre décemment loin du milieu du trafic de drogue. Il dira que la drogue saisie a été mise, à son insu, dans son véhicule par un certain Brahim, qui demeure en fuite. Il présentera ce dernier comme étant un mécanicien qu'il avait sollicité pour une réparation. Ces révélations ne furent pas au goût du représentant du parquet qui lui fera remarquer que Brahim est un entrepreneur et non un mécanicien. Il rétorquera qu'il l'avait connu dans un hôtel et qu'il s'était proposé de prendre en charge son véhicule dans son garage. C'est au cours de cette période que la drogue a été installée dans une cache aménagée dans la voiture. Ses avocats plaideront l'innocence tout en déclarant que la présence en Algérie de leur mandant était due à sa volonté de récupérer sa fille «séquestrée» par sa femme contre laquelle il avait entamé une procédure de divorce. Pour casser cet alibi, le président fera remarquer à la défense qu'une femme en instance de divorce ne se permettrait pas le luxe de rendre visite à son ex-époux en prison. Après délibération, A.Mustapha a été reconnu coupable des charges qui pèsent contre lui et fut condamné à 15 ans de prison ferme, quant à Brahim, en fuite, il a écopé de 20 ans de prison par contumace.