Dans ce projet, il est prévu d'injecter deux milliards de dollars à titre de crédit à long terme. Un plan de redressement spécial Khalifa devait être présenté hier à 14 h aux pouvoirs publics pour sauver cette entreprise de la faillite et, par ricochet, les 50.000 emplois menacés de disparition. C'est ce qui ressort de la conférence-débat animée, hier, par M.Abdelkrim Hassani, président de la Confédération des industriels et patrons algériens, au centre de presse du quotidien El Moudjahid dont le thème devait tourner autour de l'évolution de la PME/PMI et son insertion dans la nouvelle logique économique et ce, en présence de plusieurs chefs d'entreprise. Ce plan de redressement prévoit d'injecter la somme de 2 milliards de dollars à titre de crédit à long terme. Argumentant ses propos, M.Hassani s'est interrogé sur les raisons qui retiennent l'Etat d'injecter des fonds pour redresser l'état financier de Khalifa comme «il l'a fait pour les banques en injectant environ 15 milliards de dollars et pour l'assainissement des entreprises en déboursant la bagatelle de 20 milliards de dollars». Cette solution préconisée par le président de la Cipa, qui est aussi membre du comité de soutien au groupe Khalifa, n'empêche pas de poursuivre en justice les personnes qui ont violé les lois de la République et qui sont derrière la faillite de l'entreprise. De ce fait, le groupe doit bénéficier de circonstances atténuantes. Revenant sur la faillite du groupe, le président de la Cipa estime qu' «elle est programmée depuis quatre années par ses propres gestionnaires». En outre, il déclare que l'Etat est aussi responsable de cette faillite. Justifiant ses dires, il déclare que «les engagements de l'Etat vis-à-vis du groupe n'ont pas été respectés en ne lui octroyant pas les lignes Alger-Paris et Alger-Dubaï. Ces deux lignes seront cédées aux compagnies étrangères dans un proche avenir.» La sauvegarde de Khalifa sera un garant pour les investisseurs algériens et étrangers dont les craintes s'accroissent à la suite de cette affaire et surtout en l'absence de solution pouvant rassurer les employés qui ont repris espoir depuis la création du Groupe Khalifa. M.Hassani reste convaincu que le groupe Khalifa peut être sauvé de la banqueroute et jouer un rôle dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Pour M.Hassani, cette adhésion doit se faire au plus vite pour permettre à l'Algérie de bénéficier des avantages du libre-échange et elle est sur la bonne voie. «Mais auparavant il faut que les PME arrivent à jouer un rôle fondamental dans l'impulsion de l'économie nationale», a ajouté le président de la Cipa. Les chiffres avancés font état de l'existence de 156.705 entreprises ayant généré 634.375 emplois sur leur plus-value. Un chiffre qui reste en deçà des potentialités que recèle le pays comparativement aux Etats-Unis où il existe plus de 22 millions de PME. La PME, qui demeure l'instrument privilégié pour une croissance économique durable, fait malheureusement face aux entraves bureaucratiques. De ce fait, elles ne peuvent jouer pleinement leur rôle. Abordant le sujet de l'amnistie fiscale, l'orateur déclare: «Ce système ne devrait être appliqué qu'aux investisseurs productifs pour combattre le blanchiment d'argent et le marché informel qui gangrènent notre économie.»