En examinant la situation actuelle et en considérant les évènements antérieurs qui ont dessiné la carte du Moyen-Orient, on a vite fait de comprendre le scénario qui a débuté au début de la Première Guerre mondiale (ou bien avant pour les puristes). On a vite fait de comprendre que le «redessinement» de la carte du Moyen-Orient se poursuivait à coups de bombardements, de massacres et de destructions. La première chose qui frappe est la disproportion des forces: d´un côté un pays peu peuplé avec une armée disposant de moyens formidables comparables à ceux d´une grande puissance et dont la force de frappe serait capable de détruire toutes les infrastructures civiles et militaires des pays de la région, de l´autre, des pays arabes dotés d´armées à usage interne. Cette différence dans «l´allonge des bras» est compensée par le déséquilibre démographique: d´une part, un Israël qui arrive péniblement à conserver son équilibre démographique malgré toute la propagande faite pour encourager l´immigration, d´autre part, des pays arabes surpeuplés. D´une part, Israël a toujours compté des gouvernements sionistes dont la politique est de conquérir de nouveaux territoires sur les Arabes, en plus de ceux que l´ONU leur a conférés en 1947, et une population dont la survie est basée sur la fidélité et le soutien qu´elle apporte à ces gouvernements. D´autre part, les pays arabes disposent de gouvernements qui courbent l´échine de plus en plus devant les décisions de l´ONU dictées par les Américains et des populations toujours animées d´un fort esprit de résistance. C´est pour ces raisons qu´Israël et les Américains, ne pouvant pas administrer un territoire aussi vaste, ont fait voter une résolution par l´ONU. Cette résolution prévoit le déploiement d´une force d´interposition entre les forces israéliennes et les forces du Liban. Or, le mandat de cette force (une armée de 15.000 hommes avec un armement léger) présente des contours assez flous. D´abord, elle ne prétend pas s´opposer à une agression israélienne puisqu´elle n´en a pas les moyens) mais aussi aider le gouvernement libanais à asseoir son pouvoir au Liban, c´est-à-dire, à désarmer la milice chiite. Comme ce sont les Etats-Unis et les Européens qui distribuent les qualificatifs de terroristes à qui ils veulent, on a vite fait de comprendre qu´ils veulent couper les bras au Hezbollah. Les attentats suicide contre des casernements américains et français avaient, dans les années 80, contraint ces pays à retirer leurs troupes. Or, actuellement, ils cherchent à entraîner d´autres pays européens et musulmans dans cette vaste opération de désarmement. La récente tournée du ministre israélien des AE en Europe entre dans cette stratégie. Or, actuellement, la résistance menée par le Hezbollah est soutenue par l´ensemble des forces progressistes du Liban: si demain, des élections démocratiques étaient organisées au Liban, ce serait le Hezbollah qui arriverait au pouvoir, comme le Hamas en Palestine. Alors, les Occidentaux, en seraient, désemparés!