Les hommes ont toujours voué aux animaux une attention particulière faite d´adoration, de sympathie, ou dans des cas rares, d´une certaine répulsion parce que l´homme a depuis longtemps dominé et exploité ceux qui partagent avec lui le règne animal. Les grottes de Lascaux ou les fresques du Tassili témoignent de cet intérêt de l´homme pour ceux qui partagent avec lui la grande aventure de la vie. L´homme exploite les animaux de différentes façons: d´abord, il s´en est nourri. Après avoir longtemps chassé et pêché, il a réussi à domestiquer certaines espèces prédisposées. Il a exploité ingénieusement tous les produits fournis par ces êtres qu´il a longtemps considérés comme inférieurs: il s´est vêtu de leurs peaux, a utilisé leurs os comme armes et leurs cornes comme accessoires. Puis, plus tard, il a utilisé la force et l´endurance de certaines espèces pour effectuer des travaux dont la pénibilité est difficilement supportable pour l´homme: le transport, le trait échurent ainsi aux ongulés et à un pachyderme. L´animal aussi est associé dans les guerres que se livrent les hommes, les chevaux et épisodiquement les éléphants ont accompagné les armées jusqu´à l´invention de la force motrice. Les chiens sont utilisés pour la chasse à cause de leur flair et ils aident la police dans la recherche de suspects. Dernièrement, ils participent même à la localisation de rescapés coincés dans les éboulis d´immeubles effondrés à la suite d´un séisme. Des chiens se sont même spécialisés dans la recherche de la drogue. C´est pour toutes ces raisons qu´on dit que c´est le plus fidèle ami de l´homme puisqu´en outre, il garde les biens de son maître: domicile ou troupeau. Et le cheval lui, est surnommé la plus noble conquête de l´homme en raison de son élégance et de son port. Les animaux sont aussi utilisés pour les spectacles organisés par l´homme: arènes, cirques, hippodromes, cynodromes sont les lieux privilégiés des prouesses des animaux qui y expriment toutes leurs qualités humaines. On organise même des combats de coqs, de chiens ou de béliers. Mais les animaux sont hélas associés aux croyances des hommes. Ils deviennent des objets de culte ou des victimes expiatoires. L´Egypte ancienne avait ses animaux sacrés: le crocodile, l´ibis, le scarabée, le chacal et le chat font partie de leur panthéon. Le chat est même momifié à côté de ses maîtres. La religion hindouiste protège particulièrement la vie animale: outre les vaches sacrées, il y a des temples qui sont réservés aux rats ou aux singes. Chez nous, certains animaux sont respectés: la cigogne, l´hirondelle ou le corbeau survivent à la croyance en la métempsycose. Par contre, il y a des animaux qui s´attirent les foudres ou l´animosité de l´humanité inquiète: la tradition juive fait payer durement, a deux boucs, le prix des péchés de toute une communauté, le mouton est annuellement scarifié le jour de l´Aïd chez les musulmans. Les volatiles ne sont pas épargnés lors des rites de divination ou d´inauguration. Le porc est honni dans la religion musulmane et l´avènement de la fièvre porcine a donné une occasion aux Frères musulmans égyptiens pour que tout l´élevage du pays du Nil soit sacrifié bien qu´il fasse vivre au bas mot 50.000 personnes et que dix pour cent de la population égyptienne soit chrétienne. Les médias occidentaux ont vite fait de saisir la balle au bond et de dénoncer urbi et orbi la décision du gouvernement égyptien. Faut-il rappeler, il n´y a pas longtemps, l´abattage massif en Angleterre des troupeaux de bovins ou d´ovins à l´occasion d´épidémie. Le prétexte de précaution et de prévention n´est valable que pour les Occidentaux.