«Ordinateur: moyen conçu pour accélérer et automatiser les erreurs.» Anonyme "Extrait du Nouveau dictionnaire du pirate" Décidément, le piratage numérique a de longues années devant lui. Mais contrairement à ce que pensent les gens, ce ne sont pas les pauvres vendeurs de démos algériens venus de Bordj, Sétif et El Eulma qui ont décrypté les fameux codes Viaccess pour regarder en clair Canal+ mais des pirates chevronnés qui maîtrisent les technologies du cryptage d´image. Les Algériens vont seulement télécharger les clés des codes sur Internet. Cette technique révolutionnaire prend des proportions alarmantes et fait perdre à Canal+ des sommes considérables dans le développement des codes de cryptage. Canal+ a d´abord, recruté les meilleurs hackers qui existent sur la planète pour éviter qu´ils s´attaquent à sa technologie. Pour ce faire, elle a créé un service: la cellule de sécurité technologique de Canal+, qui était dirigée à l´époque par Gilles Kaellin. C´est lui qui constitua la première cellule pour combattre le piratage en 1999. Il fera appel à de nombreux hackers, parmi eux Olivier Kommerling, un génie allemand de l´informatique, qui a été arrêté pour le piratage de la société NDS, spécialisée dans la mise en service des cryptages «videocrypt» des télévisions comme SKY Télévision, le «videoguard» de Direct TV aux Etats-Unis. Canal+ utilise les services de l´entreprise CK 2 Security et établit une vieille technologie pour recenser les différentes attaques contre son système. C´est ainsi qu´on découvrira les noms des plus grands hackers: les Américains John Norris et Chris Tarnovsky, les Britanniques Ray Adams et Abraham Peled, les Israéliens Reuven Elbaum, David Mordinson, Chaïm Shen Orr, Yossi Tsuria, tous les quatre ingénieurs, plus Zvi Shkedy, ancien ingénieur, et Reuven Hasak, chef de la sécurité NDS en Israël. Oliver Kömmerling, qui était consultant, partage son temps entre la Grande-Bretagne et l´Allemagne pour recenser tout ce qui bouge dans ce cercle des hackers disparus. Mais actuellement, ce sont les Serbes, les Irlandais et les Russes qui décryptent les codes de cryptage de Canal+. Devant la rapidité de la circulation du code sur Internet, certains responsables de Canal+ et même des politiques veulent empêcher la communication de clés de déchiffrage de Canal+, d´autres programmes cryptés ou plus généralement de tout contenu protégé par une méthode cryptographique lorsque le destinataire de ces clés n´a pas le droit d´accéder au contenu chiffré, généralement quand il n´a pas payé). Sur Internet, les flux illégaux qui comportent des clés de cryptage donnent aux individus qui les piratent accès à des données qu´ils n´auraient pas dû recevoir. L´objectif, aujourd´hui, est de filtrer sur Internet les flux illégaux comportant des clés de cryptage afin d´améliorer la protection des données privées. C´est un député UMP qui a lancé l´idée, en mettant l´accent sur la protection des droits d´auteurs (piratage de flux audiovisuels), pensant, bien sûr, aux décodeurs pirates Canal+ ou Canal Sat qui reçoivent automatiquement les clés de déchiffrage à jour par envoi régulier. Le groupe Canal+ dépense des millions de dollars pour la lutte antipiratage, mais n´a pas réussi, pour le moment, à combattre ce fléau qui lui fait perdre de nombreux clients en Algérie et ailleurs. [email protected]