Nous voici arrivés à la croisée des chemins: il arrive, comme dit le poète, que «le récipient» de la patience» soit plein et qu´il faille faire un choix décisif. Vais-je, comme par le passé, continuer, au risque de me répéter maintes et maintes fois et de chercher des artifices grossiers qui ne font pas honneur à la profession pour paraître me renouveler, à disserter sur les éternels problèmes qui se posent à la société et qui semblent s´aggraver de jour en jour? Une preuve évidente que ni les billets ni les chroniques ne semblent avoir un effet quelconque sur les comportements de ceux qui, à l´abri dans leurs bureaux climatisés, vivent sur une autre galaxie, à compter en dollars, en euros ou en yens pendant que le plumitif de service s´échine à chercher au fond d´une poche trouée, un billet de 200 dinars usé par les sueurs accumulées et dont la moitié du poids correspond à celle du ruban adhésif transparent qui crucifie le billet pour lui donner une vie supplémentaire. Je les vois ces êtres méprisants, rire de mes maladresses, de mes acrobaties pour éviter de verser dans l´accusation, l´insulte ou la diffamation. «Pour qui se prend-il celui-là pour oser nous donner des leçons! Il ne connaît pas les intérêts supérieurs de la Nation!» C´est vrai, pour moi, les intérêts de la Nation s´arrêtent où commencent celles des nationaux et qu´il n´y a pas incompatibilité. Mais comme les nationaux ne sont payés qu´en promesses sans cesse remises à demain...vous voyez donc, que le billettiste ou le chroniqueur, formateur d´opinion, est condamné, contrairement au journaliste d´investigation, à tourner en rond, à répéter les mêmes insinuations et à se complaire dans le persiflage. A la longue, les redondances sont lassantes et ne motivent plus leur auteur comme le lecteur, objet de toutes les attentions puisqu´il est censé être le réceptacle de toutes ces vérités qui ne valent pas un kopeck. A quoi sert-il de dénoncer le pillage des terres agricoles puisque la formidable machine, qui s´est mise en branle depuis cinq décennies, continue son inexorable chemin sous le paravent de dérogations, de faits accomplis, d´études savantes entrant dans des plans triennaux, quadriennaux ou ne faisant référence qu´aux intérêts supérieurs de la Nation surtout, quand ceux-ci coïncident avec les intérêts particuliers, enfin, il existe tant de subterfuges qu´il faudrait un Prévert pour en faire l´inventaire... A quoi bon remet-tre sur le tapis usé des incohérences économiques qui ont conduit à favoriser l´importation de produits finis au détriment d´investissements industriels productifs? A quoi sert-il de dénoncer les contradictions des responsables qui, après tant d´errements, reviennent aux bonnes méthodes de l´économie dirigée de Boumediene qui doit bien rire sous sa moustache en apprenant qu´un pan de l´industrie va être confié à l´ANP comme au bon vieux temps de la DNC/ANP? Mais, entre-temps, que de prêts sans garanties ont été octroyés à des gens bien introduits...A quoi servirait-il de dire que chaque fois qu´il y a changement dans les règles du jeu, des fortunes considérables se sont édifiées: nationalisations, restructurations, démantèlements, privatisations et vogue la galère! Au bout du compte, entre 1976 et 2010, les produits de large consommation auront augmenté 120 fois alors que le fameux Snmg n´aura que deux fois est demi sa taille: un nain!!!!! Je ne vois pas l´utilité de relever la contradiction de responsables politiques qui ont organisé en grande pompe la réinhumation des cendres de l´Emir qui n´en demandait pas tant, pendant que les ossements de deux valeureux colonels, morts les armes à la main, sont séquestrés dans une caserne... N´ayant pas les capacités ni les instruments d´investigation et d´analyse, j´ai pris la décision de faire partager au lecteur, la vie d´un village kabyle durant les trois dernières générations qui ont traversé le siècle dernier. Ce qui me permettra, bien entendu, de revenir au temps présent pour montrer que tout n´est pas au mieux dans le meilleur des mondes.