Partout où ils sont passés, les vertus du dialogue ont été vantées. Lles partisans et les opposants au dialogue multiplient les sorties sur le terrain pour tenter, chacun de son côté, de sonder, mais aussi de rallier les populations à leur cause. Jusqu'à il y a quelques jours, les débats étaient dominés par les «radicaux» avec à leur tête Belaïd Abrika, fraîchement libéré. Ces derniers sont allés à la rencontre des citoyens dans différentes régions de Kabylie pour expliquer le bien-fondé de leur position, par rapport à l'offre du Chef du gouvernement M.Ahmed Ouyahia. Une position caractérisée par une surenchère qui traduit une radicalisation des plus inattendues. De leur côté, les partisans d'une solution négociée ont connu, ces derniers jours, un réveil après un repli inexpliqué. Plusieurs meetings ont été successivement animés à travers la région de Basse-Kabylie qui reste, en quelque sorte, leur bastion. Guenzet (Sétif), Feraoun, Akfadou et Tifra ont été le théâtre d'importants meetings animés par des figures de proue de la Cicb et de la coordination de Bouira. Hakim Kacimi et Ali Gherbi et à un degré moindre Beza Benmansour et Farès Oudjedi ont clairement affiché leurs intentions quant au dialogue. Partout où ils sont passés, les vertus du dialogue ont été vantées. Avec un esprit responsable et empreint de pragmatisme, ils ne ratent plus l'occasion de relever avec insistance «l'évolution du discours de la chefferie du gouvernement», comme ce fut le cas, hier, à Tifra et avant-hier à Akfadou en évoquant à chaque fois «la disponibilité du mouvement au dialogue», maintenant que les préalables fixés sont satisfaits à l'exception de «la levée des poursuites judiciaires et l'annulation des jugements prononcés». A cet effet, ils ne manquent pas de renouveler l'appel à l'endroit du pouvoir pour «éliminer cet obstacle» qui se dresse sur les chemins qui mènent à une solution définitive au conflit. A Akfadou, Hakim Kacimi de la CCW Bouira a rappelé que «les principes directeurs du mouvement ne s'opposent nullement au dialogue». Très écouté comme d'habitude, Ali Gherbi a fait un rappel de la position «arrêtée à l'unanimité par l'intercommunale de Béjaïa» avant de s'en prendre «aux radicaux en pyjamas» qui restent «incapables de présenter une alternative viable». Le délégué d'El-Kseur insistera ensuite longuement sur l'unité des rangs, seule garante d'une force. Hier à Tifra et demain à Béjaïa ville, les partisans du dialogue redoublent de «férocité», récupérant peu à peu le terrain cédé, on ne sait pour quelles raisons, aux opposants au dialogue. Cette bataille rangée entre les deux clans du mouvement citoyen, qui s'étaient constitués au lendemain de l'offre d'Ouyahia, était prévisible, et a commencé lors de la célébration de l'anniversaire de la plate-forme d'El-Kseur et se poursuivra jusqu'aux travaux du conclave qui s'ouvrira demain à Amizour.