Les coordinations opposées au dialogue se sont réunies, ce week-end, à Akbou et ont réaffirmé leur attachement aux principes directeurs du mouvement. Les coordinations acquises au dialogue proposé par le chef du gouvernement se sont quittées à Boudjellil sans avoir tranché la question des préalables. Les coordinations opposées au dialogue se réunissent à akbou Un conclave pour remettre les pendules à l'heure Le conclave de l'Interwilayas des archs, daïras et communes, tenu ce week-end, à Akbou, et qui a regroupé les coordinations opposées à tout dialogue avant la concrétisation des six préalables consensuels adoptés à Raffour, a tenu toutes ses promesses, estiment les organisateurs de cette rencontre. En effet, avant même l'entame des travaux prévus à 19 heures, l'esplanade de la Maison de jeunes d'Akbou s'est avérée exiguë pour contenir l'ensemble des délégations venues en masse. Un coup d'œil sur la feuille de présence des travaux nous renseigne sur l'importance numérique des participants. 35 coordinations communales appartenant à la CADC de Tizi Ouzou et 29 autres affiliées à la CICB de Béjaïa étaient au rendez-vous. Tandis que les wilayas de Bouira, Boumerdès, Sétif et Alger étaient également largement représentées. Quant à la délégation de Bordj Bou-Arréridj qui devait prendre part à cette rencontre, elle s'était vue empêchée de gagner la ville d'Akbou en raison des coupures de routes provoquées par les fortes chutes de neige, a-t-on appris sur place. Dès l'ouverture des travaux, tous les présents auront remarqué le climat de sérénité qui a régné au sein de la plénière, les délégations étant visiblement satisfaites de la forte mobilisation. Ce qui a fait dire à un délégué de Larbaâ Nath-lrathen : “Cette atmosphère est de bon augure pour la suite des travaux, maintenant que les choses se sont décantées”. De son côté, Atmane Mazouz, délégué de la CICB, relève que “la rencontre, d'aujourd'hui s'annonce historique. Sa réussite nous permettra certainement de mettre un terme au processus de compromission entamé par les ennemis du mouvement et éviter une fin sans honneur à une dynamique portée par 32 mois de lutte contre un pouvoir maffieux et assassin”. Pour sa part, le délégué de Tigzirt (CADC), Mohand Merkitou, visiblement ému par la forte assistance, déclare : “C'est un grand moment pour renouveler notre fidélité au serment donné à nos martyrs et à nos engagements vis-à-vis de la population afin de continuer le combat.” Il y a lieu de souligner que juste avant le début du conclave, contre toute attente, une délégation de l'aile dite “dialoguiste” du mouvement citoyen, conduite par Khodir Benouaret, délégué d'Amizour, a demandé à se concerter avec l'aile non-dialoguiste de la CICB pour tenter une ultime réconciliation qui passerait, selon lui, par l'annulation des deux conclaves de Boudjellil et d'Akbou. Après des palabres entre les deux protagonistes de la CICB, I'aile non-dialoguiste a fini par rejeter cette proposition, arguant le fait que “si nul ne peut refuser le principe de réunification des rangs, vertu cardinale du mouvement, il reste que les manœuvres et les procédés d'exclusion ayant caractérisé les initiatives précédentes renseignent sur la mauvaise foi de cette démarche”. Ali Gherbi arrive Intervenant en plénière, Ali Gherbi, porte-parole du Comité de la société civile (CSC) d'El-Kseur, est venu, à son tour, appuyer l'idée de la réconciliation des deux factions du mouvement citoyen, tout en dénonçant “la dérive” des coordinations réunies à Boudjellil. Pour l'orateur, “seule l'unité des rangs pourra faire aboutir les revendications citoyennes contenues dans la plateforme d'El-Kseur”. C'est pour cela d'ailleurs qu'il déclarera la neutralité de la délégation d'El-Kseur dans cette rivalité. Abordant les questions inscrites à l'ordre du jour, les membres de l'interwilayas ont décidé de procéder à la relance des activités des différentes commissions de l'instance suprême du mouvement citoyen. Ainsi, une commission a été mise en place par la plénière à l'effet d'élaborer un document de synthèse sur les tenants et les aboutissants de la situation que traverse le mouvement des archs depuis l'appel au dialogue lancé par l'actuel Chef du gouvernement. Composée d'un délégué par wilaya, cette commission aura pour tâche de situer les responsabilités de tout un chacun et d'éclairer l'opinion publique sur les objectifs des uns et des autres et ce, “dans un souci éthique de transparence et de pédagogie politique”. Il a été également décidé de réactiver la commission chargée des affaires juridiques et de la solidarité. Il lui est demandé de procéder à une évaluation de toutes les affaires judiciaires pendantes du mouvement devant les tribunaux. De même qu'elle devra se pencher sur la situation financière, en matière notamment de collectes d'argent et de dépenses. Cette préoccupation vient à point nommé, d'autant que nombreux sont les délégués qui s'interrogent sur “le financement occulte de certains conclaves et les largesses dont bénéficient soudainement des chefs de file de l'aile dite “dialoguiste””. En prévision de la célébration du premier jour du l'an berbère qui coïncide avec le 12 janvier, l'interwilayas appelle l'ensemble de la population à faire de cette date une journée fériée et laisse le choix à chaque coordination communale de marquer l'événement de la manière qu'elle jugera appropriée. K. O. L'ENTV s'en mêle Lors de son JT de 20 heures de jeudi dernier, I'ENTV a renoué avec ses pratiques de manipulation et de diversion, en annonçant “le ralliement” des coordinations de Seddouk et d'EI-Kseur, au conclave des partisans du dialogue, qui a eu lieu le même jour à Boudjellil. La diffusion d'une telle information, destinée, à l'évidence, à brouiller les esprits, n'a pas manqué de soulever un tollé d'indignation auprès de nombreux participants, à commencer par les coordinations concernées qui ont tenu à dénoncer ces “allégations mensongères tendant à semer la confusion au sein de l'opinion publique”. De leur côté, les membres de la coordination Interwilayas des archs, qui se sont réunis à Akbou, n'ont pas tardé à réagir, puisque plusieurs délégués ont aussitôt pris la parole en plénière pour condamner ce qu'ils considèrent comme “une manœuvre destinée à renforcer les rangs des partisans du dialogue version Ouyahia”. Selon eux, cette sortie médiatique de l'Unique “nous rappelle la tristement célèbre couverture de la marche historique du 14 juin 2001”. K. O. “Fidèles au combat de nos aînés” Placé sous le signe de la “fidélité”, le 23e conclave de l'Interwilayas des archs, tenu ce week-end à Akbou, est dédié à la mémoire de Abane Ramdane, Mohamed Haroun et à Koceïla Benadjaoud, un jeune de Tifrit, lâchement assassiné par les islamistes armés dans un faux barrage. À l'issue de cette rencontre, les délégués de l'Interwilayas ont rendu publique une longue déclaration politique dans laquelle ils ont réitéré leur “fidélité aux traditions de luttes héritées des générations précédentes” et au “combat du mouvement citoyen qu'une minorité de délégués alléchés par des promesses bassement matérielles s'apprête à brader.” Les rédacteurs de cette déclaration relèvent également que “les manœuvres dilatoires du trio Bouteflika-Ouyahia-Zerhouni trouvent des partisans dans les rangs du mouvement.” “C'est dans la même logique de compromission avec le pouvoir maffieux et assassin que ces délégués ont perverti la plate-forme d'El-Kseur dans son esprit et sa portée, en concoctant un document dit référentiel de mise en œuvre”, précisent-ils. L'Interwilayas des archs dénonce, par ailleurs, “ces délégués” et rejettent dans “le fond et la forme le document de mise en œuvre, résultat de tractations secrètes”. Par ailleurs, le mouvement citoyen tient à “réitérer son soutien aux enseignants grévistes, aux journalistes harcelés ainsi qu'à tous les opérateurs économiques de la région de Kabylie, victimes des viles pratiques du pouvoir.” K. O.
