L'assassin présumé, apparemment une vieille connaissance du défunt En clair, l'instruction pourrait prendre du temps compte tenu du nombre important de témoignages obtenus. Nouvelles révélations dans l´affaire de la mort suspecte du Pr Kerroumi Ahmed. La nouvelle a été donnée, lundi, par le ministre de la Justice garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, qui a annoncé l´arrestation de l´assassin de Kerroumi Ahmed. Cette annonce a été suivie, hier, par l´ouverture de l´instruction par le tribunal de première instance d´Oran. L´assassin présumé, apparemment une vieille connaissance du défunt, répond aux initiales de B.S., âgé de 27 ans, mais le mobile de l´assassinat n´a pas encore été dévoilé. Le présumé coupable a été présenté, hier, devant le parquet. Difficile pour les amis et l´entourage du défunt de se prononcer. «Pourvu que l´enquête aboutisse à l´éclatement de la vérité, la mise sous les verrous de l´auteur ou des auteurs du crime et la révélation des raisons qui ont causé la mort du professeur», affirme-t-on. Bien que l´information ait fait le tour de toute la wilaya d´Oran, l´instruction a été entourée d´un secret total. Difficile pour les journalistes, présents en grand nombre, de recueillir la moindre information pouvant éclairer l´opinion publique et mettre, par voie de conséquence, un terme aux suppositions quant à la mort du militant du MDS. D´autant que cette mort, mystérieuse, a été précédée par une disparition énigmatique qui a duré cinq longues journées. Le peu d´informations, distillées au compte gouttes, fait état de l´audition de dizaines de personnes. Dans le cadre de cette affaire, la chambre d´instruction, chargée d´élucider les tenants quant au du décès du Pr Keroumi, versera au dossier toute nouvelle information pouvant enrichir l´enquête. Cela amène à dire que l´instruction pourrait prendre du temps compte tenu du nombre important de témoignages qui seront obtenus par le magistrat instructeur. Il est difficile d´apporter, avec précision, le nombre de témoins qui ont été appelés à faire part de leurs déclarations. Dans la séance tenue hier au tribunal de première instance d´Oran, des militants du MDS, des étudiants, des enseignants et des amis du défunt ont été auditionnés par le juge d´instruction. Dans le grand hall du tribunal de la cité Djamel, des journalistes en quête de la moindre information guettent les nouveaux venus. L´épouse du défunt, Mme Kerroumi, dont les signes de tristesse sont perceptibles sur son visage, était accompagnée par son père tandis que les amis du défunt, dont des syndicalistes et militants continuent à revendiquer une enquête juste et transparente. Au coeur de l´affaire, il y a la mort d´un homme qui est à la fois militant, syndicaliste et professeur-chercheur à l´université d´Oran ayant suscité l´intérêt des plus hauts responsables du pays, n´est pas aussi simple. Elle a été déclenchée, le jour où le corps sans vie du défunt a été retrouvé, après cinq jours de disparition, à l´intérieur du siège du MDS situé dans le secteur urbain de Sidi El Bachir, ex-Plateau à Oran. Des blessures au cou, sur la joue droite et au niveau de la nuque ont été, ce jour là, relevées par les enquêteurs. Les membres locaux du MDS ont, sur le champ, réagi en exigeant que toute la vérité soit faite sur la mort de Kerroumi Ahmed. Leur emboîtant le pas, les membres de la Cncd ont mis en garde contre l´instrumentalisation de l´affaire.