Dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'enseignant universitaire Ahmed Kerroumi, le juge d'instruction près le tribunal de la cité Djamaleddine à Oran a auditionné hier plusieurs individus cités dans le rapport de l'enquête établie par la police. La veille, le garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, avait dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière de l'APN, annoncé l'arrestation du présumé auteur du meurtre commis contre A. Kerroumi qui était également membre du MDS et de la CNCD Oran. Le principal accusé, B. S., âgé de 27 ans, serait une vieille connaissance du défunt. A ce stade de l'instruction, ni les mobiles du crime ni les circonstances de son déroulement n'ont été encore dévoilés. En effet, plus d'une dizaine de personnes ont défilé hier devant le magistrat instructeur et à l'heure où nous mettions sous presse, les auditions se poursuivaient encore. On ignore encore si des inculpations ont été prononcées ou si des personnes ont été écrouées. Le hall du tribunal de la cité Djameleddine grouillait d'amis et de collègues du défunt venus aux nouvelles. La veuve Kerroumi, accompagnée de son père, digne dans sa douleur, tentait elle aussi d'obtenir des bribes d'informations pour avoir une réponse et connaître les circonstances de la mort de son défunt mari. Parmi les personnes auditionnées en première comparution par le magistrat instructeur, figuraient également des militants du MDS, des étudiants, des enseignants et des amis du défunt. Des membres de la CNCD Oran, que nous avons rencontrés sur les lieux continuent de revendiquer une enquête indépendante, juste et équitable, «qui ferait toute la lumière sur cette affaire qui a endeuillé une famille et mis en émoi la communauté universitaire à Oran», affirme-t-on. Ahmed Kerroumi a été retrouvé mort le 23 avril dans le bureau du MDS, sis au quartier Sidi El Bachir (ex-plateau Saint Michel) en plein centre ville d'Oran. Sa disparition remontait à quatre jours auparavant. Les prochaines heures risquent de mettre la lumière sur les circonstances et le mobile du meurtre. «Nous voulons que toute la vérité soit connue. Nous restons mobilisés pour défendre sa mémoire et l'honneur de sa famille contre ceux qui veulent lui porter atteinte. Kerroumi était un grand homme et un militant de la démocratie et des droits de l'homme. Son assassin doit payer et ceux qui ont voulu discréditer son combat ou porter atteinte à l'honneur de sa famille et ses proches par leurs écrits incendiaires seront poursuivis en justice», affirme un proche de la famille du défunt.