Son montant est compris dans une fourchette de 3000 à 5000 DA seulement. L´opération de remplacement des couffins de Ramadhan par un chèque «sera encore reportée pour cette année», a affirmé hier, le ministre de l´Emploi et de la Solidarité nationale, Saïd Barkat en marge de l´installation de la commission de solidarité nationale regroupant les représentants des différents départements ministériels, de l´Unja et du Croissant-Rouge algérien. «D´autres parties ne sont pas prêtes pour le chèque», a-t-il justifié sans toutefois préciser les raisons ni citer les parties défaillantes. «3,6 millions de dinars est le total des dépenses consacrées aux couffins du Ramadhan sur le territoire national», a-t-il fait savoir. Ainsi, les chèques qui devaient remplacer les couffins, et prendre effet à partir de cette année, comme prévu par le ministre lui-même, sont renvoyés aux calendes grecques. De nombreux citoyens ont contesté ces couffins qui s´assimilent plus à de la charité qu´à un mécanisme de solidarité. Aussi, le spectacle, observé chaque année ou que montre l´Entv, de ces familles aux visages interloqués et hagards faisant une queue interminable devant les sièges des APC est, pour le moins, affligeant. Certains disent même que c´est la suprême humiliation. Le moins que l´on puisse dire est que ces scènes étaient une atteinte à l´image même de l´Algérie. D´autre part, les scandales relatifs à ce couffin sont légion. Détournement, corruption, en passant par le processus de sélection des fournisseurs des produits de première nécessité qui ne se fait pas toujours dans la transparence, sont autant de carences dénoncées chaque année. Le premier responsable de ce département, Saïd Barkat, a indiqué, qu´en termes de contenu, le montant du couffin reste inchangé. Il est compris dans une fourchette de 3 à 5000 DA. Il a ajouté que le nombre de bénéficiaires a atteint 1,4 million de familles démunies et nécessiteuses. Cependant, un couffin de 5000 DA suffira-t-il pour nourrir une famille de cinq, six ou sept personnes pendant tout un mois? C´est invraisemblable! L´Etat est-il à ce point pauvre pour n´offrir que 3000 ou 5000 DA pour des familles qui, souvent, sont dans un dénuement total et que d´autres, la nuit tombée, fouillent un bout de pitance dans des poubelles? Absent durant le reste de l´année, l´Etat se transforme soudain en un organisme caritatif l´espace d´un mois, pour abandonner ensuite les trop nombreuses familles démunies à leur triste sort. De plus, selon les témoignages des bénéficiaires, «l´aide ne parvient à son destinataire qu´après son humiliation de la part de tout le monde y compris les agents de sécurité présents en force durant l´opération de distribution.». Le nombre de pauvres dépasse les 10 millions d´Algériens, selon les observateurs, un chiffre qui tranche avec le nombre de «moins de 1,2 million de nécessiteux», avancé hier, par le ministre de l´Emploi et de la Solidarité nationale. L´absence de chiffres ou d´études sur la réalité de la pauvreté en Algérie, a permis aux différents responsables de minimiser ce phénomène social. Ceci dit, des pans entiers de la société algérienne ont sombré dans la pauvreté, selon plusieurs observateurs qui affirment qu´un Algérien sur trois vit en dessous du seuil de pauvreté. Par ailleurs, chaque année des rushs et bousculades sur les restos de la rahma sont observés. L´année écoulée, «778 restos ont ouvert leurs portes et plus de 5 millions de repas ont été distribués», selon le ministre.