Il joue, pourtant, les premiers rôles dans le groupe Centre de la division 2. En se faisant tenir en échec, à domicile, lors de la 8e journée de la compétition, le week-end dernier, par l'OMRuisseau, l'IBKhemis El Khechna a dû céder la première place au classement général du groupe Centre de la division 2 à l'IRBHadjout. Il est évident que le résultat de jeudi dernier a énormément déçu l'entourage du club de la Mitidja sauf son entraîneur, Mohamed Khelloufi, lequel, en parfait connaisseur, admettait que le match nul était logique et que son équipe n'avait pas à faire la fine bouche. D'ailleurs l'IBKEK n'a reculé que d'une place dans cette opération et son bilan, au bout de ces huit premières journées, est des plus satisfaisants. Si Khelloufi réagissait de la sorte c'est parce qu'il sait quelles sont les limites de son équipe. Une équipe qu'il a prise en main à la va-vite à partir de la seconde journée du championnat.. Depuis ce jour-là le club khechni a aligné une fort belle série de 4 victoires, 3 matches nuls et une seule défaite qui lui permet de totaliser 15 points et de pointer à la seconde place au classement général. Un bilan que lui envieraient bien des équipes aux moyens nettement plus élevés. Il relève, même, de la surprise car, avec ce qu'a connu ce club à l'intersaison, on devrait le voir traîner dans les dernières places du classement. C'est que l'IBKEK a traversé une crise grave générée par la mauvaise prestation lors des deux dernières saisons qui l'avaient vu échapper d'extrême justesse à la descente en division inférieure. Il fallait, donc, une nouvelle fois faire confiance aux jeunes pousses du club, c'est à dire se jeter dans une aventure où il était difficile de demander de bons résultats, surtout pas l'accession à la fameuse super-division 2 de la saison prochaine à laquelle n'accèderont que les six premiers du groupe. Mais plus que tout c'est du manque de moyens financiers dont souffre le club. Farouk Allou, le président de la section football, lance, d'ailleurs un véritable cri d'alarme en direction des autorités de la wilaya de Boumerdès. «Vous savez, vendredi prochain, on doit jouer à Laghouat contre l'IRBAflou. A l'heure où je vous parle ( jeudi dernier) je ne sais même pas si l'équipe pourra effectuer ce déplacement tant les caisses sont vides. Je ne dis pas que l'APC ne nous aide pas. Elle fait du mieux qu'elle peut, mais avec le dernier séisme elle est soumise à de nombreux problèmes. Quant à la wilaya, c'est le silence complet. On nous ignore complètement alors que l'IBKEK est le seul club de la wilaya qui évolue en division 2. Venez voir avec quoi s'entraînent nos jeunes. J'ai acheté une dizaine de paires de chaussures et je suis obligé de les faire passer de joueur en joueur des minimes aux juniors. Quant à l'équipe seniors je peux vous certifier que si demain elle rencontrait un club en Noir et Blanc, c'est-à-dire ses couleurs, elle ne pourra pas jouer car elle ne dispose pas d'équipements de rechange. Vous avez vu tout ce public juvénile qui est venu la supporter. Il n'a que le football comme loisir. Si demain Khemis El Khechna n'avait plus d'équipe ces jeunes pourraient être attirés par autre chose de plus dangereux et Dieu sait que la région a été durement éprouvée par le terrorisme». La balle est donc dans le camp des autorités locales qui n'ont pas le droit de laisser tomber un club qui a, tout de même, donné au football algérien Rafik Saïfi et Rabah Deghmani.