En Algérie, 86% de la population est raccordée. L'Union européenne va contribuer à hauteur de 30 millions d'euros au financement du programme algérien d'assainissement de l'eau (EAU II) à travers une convention signée mardi à Alger entre les deux parties. D'un montant de près de 4 milliards de DA, le programme «EAU II» sera financé à hauteur de 75% par ce don européen avec une contribution du gouvernement algérien de 1 milliard de DA. Les documents relatifs à cette convention ont été signés pour la partie algérienne par les secrétaires généraux des ministères des Finances et des Ressources en eau, respectivement MM. Miloud Boutabba et Zidane Merrah et pour la partie européenne par Mme Laura Baeza, ambassadrice de l'UE en Algérie. Ce programme d'appui au secteur de l'eau sera mis en oeuvre par le ministère des Ressources en eau et l'Office national de l'assainissement pour la période 2011-2014 pour atteindre les objectifs de la réforme sectorielle, a précisé M. Merrah avant la signature de cette convention. Le même programme poursuivra le développement de certains objectifs du programme «EAU I» que l'UE avait déjà financé auparavant à hauteur de 20 millions d'euros. Il va, notamment financer la création d'un centre national de formation aux métiers de l'assainissement, la mise en place du réseau d'assainissement national digitalisé et de son système de télégestion et l'acquisition d'équipements de pointe pour le Laboratoire central d'Alger afin de renforcer ses capacités d'analyse de la qualité de l'eau. 168 litres/jour et par habitant EAU II va aussi contribuer à la mise en oeuvre du Plan national de l'eau (PNE) et la création d'une cellule d'audit et de performance pour renforcer la planification stratégique du secteur des ressources en eau. Résumant les objectifs de ce programme, Mme Baeza a indiqué qu'il allait apporter un soutien à la stratégie intégrée du secteur de l'eau en Algérie, notamment dans les domaines de la planification budgétaire, de la formation pour les métiers de l'assainissement et de l'amélioration du contrôle de la qualité de l'eau sur l'ensemble du territoire ainsi que le développement d'un réseau digitalisé d'assainissement. En Algérie, 86% de la population est raccordée au réseau d'assainissement. Ses capacités en épuration des eaux usées atteignent actuellement 650 millions de m3 utilisés dans l'agriculture, et qu'elle veut porter à 1 milliard de m3 à l'horizon 2014, selon les chiffres fournis par M. Merrah. L'alimentation en eau potable s'est considérablement amélioré, en Algérie depuis ces dix dernières années, avec à la clé, une consommation moyenne quotidienne et par habitant de presque 170 litres. La dotation en eau quotidienne par habitant «est en constante amélioration puisqu'elle a culminé cette année à un ratio moyen de 168 litres jour et par habitant», a récemment indiqué sur les ondes de la Radio nationale, le ministre, des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. «La fréquence de distribution moyenne au quotidien est de 70% des communes du pays, alors qu'elle était de 45% en 2000», a-t-il ajouté, précisant que la consommation moyenne d'eau potable par individu atteindra 185 litres/jour à l'horizon 2025 contre 170 litres actuellement et 90 litres dans les années 1990. Avec une politique d'investissements «tous azimuts» notamment dans le secteur de l'hydraulique menée par les pouvoirs publics, l'Algérie disposera de 96 barrages à l'horizon 2016 qui totaliseront une capacité globale de stockage de 9 milliards de mètres cubes (m3) d'eau. Actuellement, 65 barrages sont en exploitation en Algérie pour une capacité nationale de quelque 7 milliards de m3 contre 44 barrages (3,3 milliards de m3) en 1999. Selon les dernières estimations du ministère établies, le taux de remplissage de ces barrages est de 70,68%. Ce nombre sera ainsi porté à 96 barrages à la faveur de la construction d'une trentaine d'unités de différentes tailles dont les travaux ont été déjà lancés et dont certains ont atteint un taux de réalisation avancé. L'augmentation de la capacité de stockage des barrages en exploitation pour les cinq prochaines années permettra ainsi de renforcer la sécurisation de la disponibilité en eau potable mais aussi d'étendre la superficie des périmètres irrigués, précise, t-on. Les ressources hydriques disponibles et mobilisables en Algérie sont estimées par les experts du ministère à 17,2 milliards de m3, dont 12 milliards de ressources superficielles dans le Nord, 2 milliards de ressources souterraines (nord) et 5,2 milliards de m3 dans le Sud (superficielles et souterraines). En fait, l'Algérie a largement dépassé les critères établis par la Banque mondiale en matière d'accès à l'eau potable avec un taux national de raccordement de plus de 93%. Pour autant, au ministère des Ressources en eau, la qualité de service et le service public de l'eau sont une priorité. Les barrages remplis à plus de 70% Aussi bien à travers une meilleure qualité de l'eau que par une disponibilité régulière et à un prix soutenu par l'Etat. Fin juin dernier lors d'une réunion ayant regroupé les chefs de zones de l'Algérienne des eaux (ADE) et des responsables de son département, M. Sellal avait particulièrement insisté sur l'amélioration du service public de l'eau, qui «doit être à la hauteur de la demande du citoyen». Enfin, le mégaprojet d'AEP de la ville de Tamanrasset à partir de In Salah, sur plus de 800 km dans le Hoggar, est un repère incontournable quant à la volonté des pouvoirs publics de solutionner durablement la question de l'eau en Algérie. Il est loin le temps où l'Algérie pensait sérieusement importer de l'eau. C'était au début des années 2000. Depuis, l'Algérie s'est libérée du stres hydrique. Le taux de remplissage des 65 barrages en exploitation, à travers le territoire national, a atteint 70,68%, un niveau équivalant à une réserve globale en eau de 4,10 milliards de m3, a-t-on appris hier, auprès du ministère des Ressources en eau. Selon la même source, la réserve nationale en eau s'affiche en hausse lors de cette période de forte consommation comparée à la même période de l'année 2010 où elle avait atteint 3,75 milliard de m3.