Le président malien a indiqué vouloir s'investir afin que cette affaire connaisse un dénouement heureux. Nouveaux rebondissements dans l'affaire des 14 touristes enlevés dans le Sud algérien. Il est devenu à peu près certain que les terroristes et leurs victimes se trouvent bel et bien dans le nord du Mali où d'intenses mouvements diplomatiques et militaires sont observés, notamment à Bamako. Le correspondant local de la chaîne allemande NTV, Mark Kohlbecher, citant des sources diplomatiques anonymes, a indiqué que «les ravisseurs algériens des quatorze otages européens ont demandé une rançon de 4,6 millions d'euros par otage». Ce qui représente une somme proche de 65 millions d'euros, équivalant à 65 milliards de dinars algériens. Les choses, désormais, connaissent une très forte accélération. Il est, à présent, avéré que les terroristes, qui se trouvent bel et bien au Mali, ont pris langue avec les services et diplomates allemands, présents en grand nombre dans ce pays, via les tribus targuies. Pour la première fois, une source officielle aborde cette question. Il s'agit du président malien, Amadou Toumani Touré, qui s'exprimait sur le sujet, jeudi, lors d'une conférence de presse. Il a, en réponse à des questions pressantes posées par les journalistes, indiqué que «le Mali est prêt, dans un sens humanitaire, à s'investir et à aider à la recherche d'une solution urgente» à cette affaire. Ne voulant montrer aucun optimisme béat, le président malien a mis en exergue les difficultés liées à une pareille tâche: «Le désert est vaste et ce n'est pas facile d'y trouver quelqu'un. C'est (sa) caractéristique.» Coupant court à toutes les questions relatives à la localisation des ravisseurs et de leurs otages, mais aussi par rapport aux tractations établies entre eux et les autorités bamakoises, le chef de l'Etat malien a indiqué ne pas être «en mesure de dire où se trouvent les otages et leurs ravisseurs à l'heure actuelle», ajoutant que «le Mali ne saurait reculer face à cette question qui est d'une importance particulière». Cette première sortie officielle relative à cette question intervient quelques heures à peine après celle de sources tribales anonymes qui avaient confirmé, mercredi dernier, tard dans la soirée, la présence des touristes et de leurs ravisseurs dans le nord du Mali, indiquant au passage que les premiers contacts avaient pu être établis. Un journal local avait même évoqué l'envoi d'une cassette vidéo aux autorités berlinoises, montrant le dur vécu des otages, en précisant les termes de la rançon et la manière de la remettre avant que les otages ne soient libérés et leurs ravisseurs laissés en «paix». La chaîne de télévision allemande, ARD, a officiellement fait état, hier, de l'existence de cette bande vidéo, ajoutant que les contacts avec les ravisseurs étaient actuellement dans «une phase très active». Les ravisseurs, sans doute échaudés par le «raid» réussi de nos forces de sécurité qui s'était soldé par la libération de 17 otages, ont préféré négocier leur retrait au Mali avant d'entamer les véritables tractations. Les 800 km les séparant de la frontière malienne auraient été parcourus en quelques jours dans des véhicules tout-terrains appartenant aussi bien aux touristes qu'aux terroristes réputés très proches du Gspc sans qu'aucune confirmation nous ait été donnée. Hier, tard dans la soirée, des sources bamakoises, qui ont requis l'anonymat, ont confirmé cette demande de rançon, exprimée, en effet, par le biais d'une cassette vidéo qui a dû leur être transmise par des tribus locales. C'est sur la base de cette bande vidéo, croit-on savoir, que la somme de près de 65 millions d'euros a pu être évoquée, même si aucune source officielle ne confirme ces dires. Tout porte à croire que si aucun rebondissement ne venait contrecarrer les événements en cours, on assisterait à un dénouement heureux de cette affaire dans les tout prochains jours. En attendant, le tourisme dans le Grand Sud algérien risque de subir de sérieux revers pour plusieurs années encore, à condition qu'aucun incident du genre ne soit signalé.