Les prix du pétrole se sont légèrement repliés mercredi à New York, après cinq séances de forte progression, des prévisions de demande pessimistes tempérant les efforts des dirigeants européens pour s'attaquer à la crise de la dette. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 85,57 dollars, en repli de 24 cents par rapport à la veille. Les cours, qui avaient bondi de plus de dix dollars sur les cinq séances précédentes, ont oscillé une grande partie de la séance autour de l'équilibre. «Les marchés extérieurs (Bourse en hausse, dollar en baisse, ndlr) jouent en faveur d'un scénario de hausse», a constaté Rich Ilczyszyn, de MF Global, mais le marché pétrolier "fait face à d'importants vents contraires». Si les marchés boursiers et l'euro «continuent de monter, le brut a le feu vert pour revenir à 90 dollars, mais je pense qu'il n'ira pas plus loin. Si l'on se base sur l'offre et la demande, je ne pense pas que le marché veuille un baril à 100 dollars» à New York, a-t-il ajouté. Comme l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) la veille, l'AIE (l'Agence internationale de l'Energie) a révisé à la baisse ses prévisions de consommation mondiale pour 2011 et 2012 en raison du ralentissement économique. L'agence, qui représente les pays consommateurs, table désormais sur une demande à 89,2 millions de barils par jour (mbj) cette année (+1,1% par rapport à 2010) puis à 90,5 mbj (+1,4%) l'an prochain. Du côté de l'offre, l'AIE a noté que la production reprenait plus vite que prévu en Libye, où elle table sur une production de 600.000 barils par jour à la fin de l'année, même si les exportations restent minimes. «C'est négatif pour les prix, mais le marché se concentre sur le renforcement de l'euro et l'optimisme pour la situation en Europe», ce qui empêche les prix de se replier franchement, a expliqué Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric).