Des centaines de manifestants hostiles au pouvoir militaire ont commencé à se rassembler vendredi place Tahrir au Caire pour réclamer des poursuites judiciaires contre les responsables des récentes violences qui ont fait 17 morts dans la capitale. Des militants pro-démocratie ont appelé à une nouvelle manifestation de grande ampleur vendredi, sous le slogan «Vendredi de la restauration de l'honneur», pour réclamer ces poursuites. Comme lors des précédents rassemblements, les manifestants exigent aussi la fin du pouvoir militaire, et visent en particulier le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l'Egypte depuis la chute en février du président Hosni Moubarak. Une contre-manifestation des partisans du CSFA est prévue dans le quartier Abbassiya, à quelques kilomètres de la place Tahrir. Il y a une semaine, des affrontements avaient éclaté entre les forces de l'ordre et des manifestants qui campaient depuis fin novembre devant le siège du gouvernement pour protester contre le nouveau Premier ministre choisi par l'armée, Kamal el-Ganzouri, qui avait déjà occupé ce poste sous M. Moubarak. Se poursuivant jusqu'à mardi, ces affrontements ont fait 17 morts. Il s'agit des violences sont les plus graves depuis des affrontements similaires qui avaient fait au moins 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début des élections législatives le 28 novembre. Jeudi soir, l'agence ONU Femmes s'est dite «très inquiète» des récentes violences commises en particulier contre des femmes lors des manifestations de ces dernières semaines en Egypte, appelant les autorités du pays à respecter leurs droits. L'armée avait exprimé deux jours plus tôt ses «profonds regrets pour les Atteintes» faites à des manifestantes au Caire.