Le pouvoir militaire égyptien a nommé officiellement Kamal Al-Ganzouri, ancien Premier ministre, à la tête du gouvernement de salut national. Le chef du Conseil suprême des forces armées (SCAF), le maréchal Hussein Tantawi, a publié un décret vendredi sur cette nomination. M. Tantaoui a également accordé à M. Ganzouri tous les pouvoirs lui permettant d'accomplir comme il se doit sa mission. Une source militaire a déclaré que Ganzouri avait entamé des consultations sur la formation du nouveau cabinet avec les dirigeants militaires, les membres du cabinet intérimaire d'Essam Sharaf et de nouveaux candidats. La source a révélé que les ministres de l'Intérieur et de l'Information devraient être les premiers à changer. Né en 1933, M. Ganzouri est diplômé du département agricole de l'université du Caire. Il a étudié ensuite dans une université américaine et a obtenu un master en économie. Depuis 1981, il a occupé les postes de gouverneur, de ministre du Budget et de vice-Premier ministre. Il a dirigé le gouvernement égyptien sous Moubarak de janvier 1996 à octobre 1999. Il a été un des principaux auteurs des réformes économiques entamées en 1991. Les manifestations de masse se sont poursuivies vendredi sur la place Tahrir (Libération) du Caire. Des groupes de jeunes comme le Mouvement du 6 avril refusent la nomination de M. Ganzouri. Subissant les pressions des manifestants, Essam Sharaf, nommé Premier ministre en mars, a remis la démission de son cabinet dimanche au conseil militaire. M. Tantaoui a annoncé mardi dans un discours télévisé qu'il acceptait cette démission, mais a demandé à M. Sharaf de continuer de travailler jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement. Le Conseil de l'armée a également annoncé que les élections présidentielles se tiendraient en juillet 2012. D'autre part, des milliers de citoyens ont organisé une contre-manifestation pro-armée à Abbassiya au Caire, soit à quelques kilomètres à peine de la place Tahrir. «L'armée, la police et le peuple, d'une seule main», ont notamment scandé les manifestants, selon l'agence officielle Mena. Depuis samedi, des affrontements entre forces de police et manifestants hostiles au pouvoir militaire ont officiellement fait 41 morts à travers le pays. La nomination de Ganzouri a provoqué la colère des manifestants se trouvant à la place «Tahrir» et dans plusieurs villes égyptiennes. A Alexandrie, des affrontements ont opposé en fin d'après-midi les forces de l'ordre et des manifestants.