Ils ont rencontré, dimanche, des étudiants de l'Institut supérieur des métiers d'art, de spectacle et de l'audiovisuel. Le réalisateur américain, spécialiste du film documentaire, Aaron Woolf, a affirmé lundi que sa visite en Algérie lui offrait l'occasion de découvrir le cinéma algérien et aussi de présenter ses films. M.Woolf, qui se trouve actuellement en Algérie dans le cadre du programme des films documentaires, a déclaré, dans un entretien à l'APS, qu'il était «heureux de visiter ce pays» dont il a «beaucoup entendu parler» notamment par son père «qui y a séjourné dans les années 1960». Le réalisateur du film documentaire «King Corn» qui a été bien accueilli par les critiques aux Etats-unis et en Europe et a obtenu le prix Georges Foster en 2008, a ajouté qu'il espérait «lancer un projet commun avec des cinéastes algériens sur des thèmes qui intéressent les deux parties», soulignant que «le patrimoine culturel très riche de l'Algérie allait certainement faciliter les choses». «Dans mes oeuvres, j'essaie toujours de faire ressortir le côté humain dans nos réactions qu'il s'agisse d'événements ordinaires ou inhabituels», a-t-il encore souligné ajoutant que «les sentiments peuvent se ressembler même si les lieux et les peuples sont différents». Il a évoqué à cet effet son film «9/11» sur les réactions de ceux qui ont vécu de près ou non les évènements du 11 septembre, à travers des témoignages des employés et techniciens qui étaient en ligne, avant le décollage de l'aéroport de Boston, avec les deux avions détournés par les pirates de l'air. Le réalisateur a abordé d'autres thèmes à travers d'autres films documentaires notamment des thèmes sociaux comme l'obésité en Amérique, l'immigration, l'exploitation des émigrés affirmant à ce propos que les formes de discrimination dont font l'objet les étrangers en pays d'accueil sont les mêmes dans tous les pays du monde. Woolf affirme par ailleurs qu'il tendait à travers ses films à «proposer des conseils et des solutions mais aussi à en faire des espaces d'expression et de continuité». Le film «9/11» sera projeté à l'Institut supérieur des métiers d'art, de spectacle et de l'audiovisuel. Le programme de la visite de Woolf Aaron qui s'inscrit dans le cadre des échanges culturels avec les Etats-unis prévoit également la projection de films du réalisateur et producteur américain Laurence Hott, spécialiste de l'environnement et de l'histoire politique. Aussi, les deux réalisateurs américains ont rencontré, dimanche, des étudiants de l'Institut supérieur des métiers d'art, de spectacle et de l'audiovisuel où ont été projetés des extraits de leurs films. Spécialiste de l'environnement et de l'histoire politique, Laurence Hott a réalisé des films sur les revendications et les droits des sourds-muets, une frange à laquelle il accorde un intérêt particulier. La soirée a été marquée par la projection de 25 mn du film «9/11». Lors du débat, il a rappelé qu'il était à l'époque journaliste et se trouvait tout près de l'endroit de l'explosion où il a pris des photos. Par la suite il eut l'idée de réaliser un film sur l'événement qu'il voulait différent de ces précédentes oeuvres, ce qui lui a valu quatre ans d'efforts. Woolf a focalisé son oeuvre sur les réactions des gens au lendemain de l'explosion. Des extraits du film «Through Deaf Eyes» de Laurence Hott, ont été projetés à cette occasion. Le film relate la vie, les préoccupations et les aspirations de cette tranche de la société. S'agissant de la possibilité de présenter un projet sur les sourds-muets en Algérie ou de mener un projet en commun avec des cinéastes algériens, M.Hott a indiqué qu'il rencontrera des représentants de cette catégorie et des associations concernées dans la perspective d'établir une coopération. Il a ajouté avoir eu des expériences similaires dans le cadre de ses visites en Colombie, au Venezuela et dans d'autres pays. Les deux réalisateurs seront à partir d'aujourd'hui à Oran, signale-t-on.