La commune d'Oran entame la nouvelle année au rythme des affrontements et des échauffourées Les policiers ont dispersé les protestataires pendant que ces derniers, tout en se repliant dans les entrailles de Derb, les caillassaient. Ça chauffe sérieusement dans la deuxième capitale du pays. La commune d'Oran entame la nouvelle année sous le rythme des affrontements et des échauffourées. La cause principale est le logement tandis que les acteurs principaux ne sont autres que les habitants du quartier populaire de Derb. Ces derniers sont sortis dans la rue pour revendiquer des mesures réelles et effectives quant à leur droit au logement. Plusieurs dizaines d'habitants, dont des bénéficiaires de logements par voie de pré-affectation, se sont dirigés hier matin vers le siège de la commune d'Oran pour protester contre la décision mise en oeuvre par la wilaya d'Oran, leur affectant des logements sur la base d'un simple papier administratif. Les protestataires ont expliqué leur présence sur les lieux par le fait qu'ils ne peuvent plus prendre leur mal en patience vu qu'ils vivent sous la menace permanente des effondrements et les dégâts qui s'ensuivent. «Notre situation est grave, nous ne pouvons pas patienter encore 2 ans», a indiqué un habitant de Derb. Mais ce qui a motivé ces derniers à monter au créneau est ce qu'ils continuent de qualifier «de promesses non tenues» du wali d'Oran. «Il s'est engagé à ce que nous fêtions deux fêtes, la première est celle de notre relogement tandis que la seconde est celle l'Aïd El Seghir, et depuis, rien hormis un petit papier», a déploré un autre occupant d'une vieille bâtisse du même quartier. Les ayant dignement accueillis, les responsables locaux, tout en orientant les contestataires vers la daïra d'Oran, leur auraient signifié que la question dépassait leurs prérogatives. Et de là, les dégâts ont commencé, les présents ont caillassé le siège de la commune. Celle-ci a aussitôt procédé à la fermeture de ses portes tout en attendant l'arrivée des renforts des services antiémeute. Ces derniers ne tardèrent oas à se pointer à la place d'Armes. Sur le champ, ils ont procédé à la dispersion des protestataires sous les coups de matraques pendant que ces derniers, tout en se repliant dans les entrailles de Derb, les caillassaient. L'affrontement, qui a commencé dans le début de l'après-midi d'hier, s'est soldé, selon des témoignages recueillis sur place, par l'interpellation de 4 personnes dont un membre du «comité d'organisation du Festival international de l'habitat précaire». Cette «festivité» informelle, qui a survécu jusqu'au début des affrontements d'hier, a été anéantie par les policiers venus en renfort arrachant et déchirant les pancartes affichés sur le mur d'enceinte de l'APC d'Oran. A l'heure où nous mettons sous presse, les habitants de Derb se sont repliés dans leur quartier tandis que les policiers les pourchassaient, afin de les empêcher de gagner la ville, d'où le risque de la contagion au reste des quartiers. La station des bus du Boulevard Maata (ex-Valero) a été désertée dès les premiers coups de pierres tandis que les commerces environnants ont vite fait de baisser rideau. Pour l'heure, aucun blessé n'a été signalé mais au vu de l'impressionnant dispositif policier mobilisé et les centaines d'émeutiers qui se sont repliés à l'intérieur de Derb, cela n'augure rien de bon vu la colère des habitants du dit quartier.