Le collectif des émigrés algériens clients de la Khalifa Bank, dans un communiqué rendu public hier, indiquent avoir été reçus par notre ambassadeur en France en date du 25 de ce mois de septembre. Une occasion pour ces clients désabusés de mettre en avant «le désarroi et le mécontentement» au sein de la communauté algérienne dont le seul tort est d'avoir «répondu massivement à l'appel de notre président de la République lors de ses visites officielles à l'étranger pour épargner et investir dans notre pays». Ces clients, qui désespéraient jusque-là de se faire entendre, refusent ostensiblement d'avoir pour vis-à-vis la Banque d'Algérie. Ils en veulent pour argument le fait que «l'Etat a reconnu sa responsabilité directe dans cette affaire». En d'autres termes, il appartient au ministre des Finances en personne, Abdellatif Benachenhou, de gérer ce dossier épineux et à multiples rebondissements. Or, les épargnants se demandent pourquoi cette reconnaissance, pourtant jugée positive à son époque, n'a été suivie d'aucun acte concret qui «rassurerait et sécuriserait chaque client quant à la récupération de l'intégralité de ses avoirs et ce, dans la monnaie de dépôt». Le communiqué, en outre, met en exergue le refus de toute «incurie (dans la gestion de ce dossier) qui viendrait ternir l'image de marque de notre pays sur les places financières internationales et venir aggraver le risque Algérie». Les épargnants ajoutent qu'ils refuseront farouchement de se «voir spoliés de leurs avoirs, fruits de longues et dures années de labeur». Une lettre a été adressée par la même occasion au ministre des Finances, dans laquelle ces arguments sont repris par le menu. Selon le communiqué, notre ambassadeur en France s'est montré «sensible» aux propos tenus par ces épargnants désabusés. Ces derniers, regroupés en une puissante association, comme cela est le cas pour les clients et employés présents en Algérie, tentent de peser politiquement sur les pouvoirs publics à l'approche de la présidentielle de 2004. En effet, dans un précédent communiqué publié dans ces colonnes la veille, les épargnants de Khalifa menacent de ne pas soutenir un second mandat de Bouteflika si ce dernier ne règle pas définitivement cette question en suspens depuis de trop nombreux mois. Ils estiment que la responsabilité politique dans cette affaire est «avérée», ce qui sous-entend que son traitement doit être également politique.