L'association des victimes de la banque Khalifa appelle les déposants à rejeter “toute démarche qui mettrait en danger une issue garantissant le recouvrement intégral de leurs avoirs”. Dans un communiqué rendu public et dont Liberté a été destinataire, le collectif estime que l'avance de 500 000 DA pour chaque épargnant, annoncée récemment par le liquidateur de la banque, figure parmi “les pièges” tendus “spécialement durant cette période préélectorale des présidentielles d'avril 2009”. La preuve, affirme-t-il, “un mandat n'a pas suffi à l'actuel chef de l'Etat pour tenir l'engagement qu'il a pris publiquement de nous restituer le fruit de notre épargne et de nos sacrifices”. L'association des épargnants se demande par ailleurs sur quelle base est fixée cette avance, alors que le liquidateur a informé n'avoir “quasiment pas d'actifs à réaliser”. Dans l'affaire de l'ex-golden boy algérien, les clients de la banque Khalifa sont les “victimes d'un escroc” ayant des liens “dans les hautes sphères de l'Etat”, précise-t-elle, en ajoutant : “Une faute politique réclame une réparation politique.” Le “collectif des clients spoliés” de la banque Khalifa rappelle en outre que le procès de Blida avait rendu justice aux clients de la banque, concluant à la nécessité de préserver les intérêts de ces derniers. Aussi, déplore-t-il l'intervention du procureur général “ayant interjeté appel” qui risquerait de remettre en cause l'intégralité des avoirs des déposants. Le 5 janvier dernier, le liquidateur de la banque Khalifa, Moncef Badsi, a avisé les milliers d'épargnants qu'ils allaient recevoir “des avances” sur les indemnisations décidées à leur profit, à la suite de la chute du groupe Khalifa. Dans un communiqué publié dans un quotidien (El Khabar), M. Badsi a expliqué que les 500 000 DA seront versés “durant l'exercice 2009” pour chaque épargnant “quel que soit le montant qu'il a perdu”. Il a ensuite justifié le montant de cette somme par l'insuffisance de fonds récupérés en 4 années sur l'ensemble des opérations de vente des biens du groupe Khalifa. Cette situation a mécontenté l'association des victimes de la banque Khalifa, présidée par Omar Abed. Dans une lettre ouverte au président de la République, elle a soutenu que la nouvelle annoncée par le liquidateur “ne fait que remuer la plaie d'une affaire qui n'honore pas l'administration algérienne”. Elle a aussi regretté que “cette malheureuse affaire (ne) trouve (pas) son épilogue avant la fin de votre mission (mandat, ndlr)”, considérant plus loin que la décision du procureur général donne l'opportunité au liquidateur de “jouer sur les prolongations”. À quand la fin du calvaire des épargnants ? H. Ameyar