Au sixième jour de grève, l'état de santé des délégués est plus qu'inquiétant. Les sept grévistes de la faim du collectif des clients d'El Khalifa Bank entament leur sixième jour de grève. L'ultime recours, après les multiples correspondances et actions en vue «d'obtenir leur argent retenu illégalement dans les caisses de l'Etat. Nous sommes prêts à mourir si les autorités continuent à mépriser notre cas», affirment unanimement les grévistes. Le mouvement de grève devra être rejoint par une épargnante d'Oran. L'état de santé des sept délégués commence à présenter des signes inquiétants. Hypotension et hypertension sont ressentis par quelques-uns d'entre ces grévistes qui ne sont, en fait, «coupables que d'avoir fait confiance à une banque algérienne». Avant-hier encore, l'équipe du SAMU, qui effectue quotidiennement des auscultations, a évacué à 01h 00 du matin un des délégués souffrant d'un profond malaise gastrique. Les grévistes «victimes de la banqueroute» ne comprennent pas le silence des autorités et encore moins celui des députés. Ces derniers sont interpellés de même que les représentants de ce pays à «fournir une réponse et mettre fin à la tourmente des grévistes». «Les députés de la nation doivent prendre conscience de la gravité de notre cas», lance un des grévistes qui ajoute: «Puisqu'ils nous méprisent, je ne vois pas pourquoi je voterai encore.» Les clients lésés d'El Khalifa Bank ne comprennent pas «pourquoi le pouvoir observe autant de laxisme» vis-à-vis de leur cas. M.Abed, président du collectif des épargnants, est outré par les attitudes du pouvoir et par les déclarations du ministre garantissant le remboursement intégral au profit des épargnants à l'étranger. «Sommes-nous moins que des étrangers?», s'interroge-t-il. C'est avec résolution et détermination que les délégués grévistes lancent un appel à l'adresse de l'Etat et de l'opinion publique. «Nous sommes déterminés à aller au bout de nos revendications légitimes qui ne sont que la restitution de nos biens, quitte à en mourir.» Un communiqué émanant du collectif des émigrés d'El Khalifa est venu apporter «le soutien aux grévistes de la dignité pour le recouvrement de leurs droits». Ces grévistes relève le communiqué, «qui souffrent dans leur chair et leur âme sont un symbole de fierté que nous ne manquerons pas de suivre si nos droits ne sont pas recouvrés dans les plus brefs délais». Par ailleurs, il est fait état de la création, le 9 octobre prochain, d'un nouveau comité du collectif de la BCIA. Un comité qui verra le jour à l'issue d'une réunion qui se tiendra à la même date dans l'enceinte du siège de l'agence de la BCIA situé à Dély Ibrahim.