Le grand club oranais n'en finit pas d'être trimbalé entre Djebbari et Elimam. Une fois c'est moi, une fois c'est toi. A Oran, on semble prendre goût au changement juste...pour changer. C'est ainsi qu'au Mouloudia, on a appris à peser sur les évènements en fonction des intérêts du moment. On ramène, donc, Kacem Elimam et on le réinstalle comme président du club comme si de rien n'était. On veut, simplement, faire oublier qu'il y a deux ans on avait prié le même Elimam de plier bagage et de céder la place à Djebbari. On veut, également, faire oublier qu'auparavant c'était Djebbari qui était aux commandes et qu'on l'avait amené à prendre la porte pour que Elimam vienne s'installer à la tête du plus important club de l'Oranie. Bref, on s'amuse comme on peut de ce côté-là du pays lorsqu'il s'agit d'affaires de gestion d'un club de sport. Il y a juste, comme qui dirait un problème auquel on n'a pas répondu. Remarquez, il n'est pas propre aux gens d'Oran. Tous les responsables du sport à travers le pays ne sont pas regardants dans ce domaine-là. On veut parler du fameux bilan financier que chaque dirigeant d'un club est censé présenter en assemblée générale avant de partir. Ce même bilan il doit, ensuite, le remettre à la DJS du coin. Nous n'avons pas le souvenir d'avoir entendu parler d'un départ de Djebbari ou d'Elimam conforme à cette recommandation. Les deux présidents sont partis sans demander leur reste et la DJS a laissé couler le ruisseau. Pas besoin de faire du bruit. Mieux vaut ne pas trop déranger l'ordre établi. Nous le répétons, il n'y a pas qu'à Oran qu'on agit de la sorte. A titre d'exemple, à Alger, au CRB précisément, Lefkir était parti sans présenter de bilan. Il avait été remplacé par Selmi qui l'avait imité et Lefkir est revenu aux affaires du Chabab avec l'accord de la DJS. Nous n'inventons rien. Il s'agit seulement d'un cas de respect de la réglementation. Cette réglementation instaurée par l'autorité politique incarnée en la circonstance par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Aussi, ni Elimam, ni Djebbari, ni Selmi, ni Lefkir n'auraient dû être acceptés du fait qu'ils étaient en infraction vis-à-vis de textes réglementaires. On nous dira : «Pourquoi parler de bilan financier?». Tout simplement pour savoir ce que l'argent délivré aux clubs est devenu. Il ne s'agit pas de n'importe quel argent. C'est celui du Trésor public, c'est-à-dire celui des contribuables. Et que l'on ne sorte pas le stupide argument de l'argent des sponsors. Que l'on sache, ces fameux sponsors financent les clubs grâce à un artifice permis par la législation. En effet, leur contribution n'est autre qu'une partie de l'argent qu'ils doivent verser aux impôts. L'Etat leur fait une fleur et leur permet de venir en aide au sport par ce canal. Les clubs profitent, ainsi, d'une autre manne financière de l'Etat qui la leur délivre d'une façon indirecte. Il paraît qu'Elimam a pris ses fonctions hier avec la bénédiction des autorités de la ville. En somme, celles-ci ne font que bafouer les textes réglementaires puisque, normalement, Elimam n'est pas éligible. Mais on laisse aller pour que dans deux ans on tire de la pochette surprise un certain Djebbari pour qu'il devienne calife à la place du calife. A ce propos, on ne manquera pas de nous demander si, dans une ville aussi grande qu'Oran, il n'y a pas d'autres personnes capables de prendre en main le MCO. A croire que, sorti du giron «Djebbaro-Limamien», ce club ne pourra pas fonctionner. A priori c'est ce que pense la DJS qui nous propose, en la circonstance, un bien mauvais scénario.