Face à la situation critique que connaît le secteur de l'éducation, le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation) hausse le ton et menace de mobiliser aujourd'hui ses troupes par un large débrayage à l'occasion de la Journée mondiale de l'enseignant et de la commémoration des évènements d'octobre. Ainsi, cet appel, qui entre dans le cadre de la convergence des luttes syndicales, démocratiques et citoyennes pour une émancipation nationale solidaire, n'est qu'un signe de solidarité avec les enseignants qui subissent des pressions sévères de la part de la tutelle: «Notre appel de mobilisation est un excellent élan de solidarité qui s'est formé au sein de la collectivité pour essayer d'obtenir les revendications rejetées par les responsables qui délaissent incroyablement les travailleurs», précise un communiqué parvenu à notre rédaction. La même source indique que les représentants du Satef ont fait allusion aux activités décevantes de l'Ugta, estimant que l'ex-syndicat unique, qui s'est vite dépossédé de son passé révolutionnaire pour un rôle d'organisation de masse et d'appareil de propagande, a irrémédiablement raté le train d'Octobre 1988 en prenant en charge la gestion de masse de la rente au lieu de se replacer à l'avant-garde des travailleurs et de porter leurs aspirations. «Il n'est plus possible pour personne de prendre prétexte de l'unité des travailleurs pour protéger cette structure, contestée par sa base même, quel que soit le rôle qui lui revient dans les équilibres d'appareil, dont la ‘'réussite'' à la tripartite et le monopole de la représentativité». Le Satef ne manque pas de douter quant aux résultats de la prochaine tripartite et leur impact réel sur le monde du travail. Ce syndicat autonome doute de toute retombée salutaire de cette dernière sur les masses laborieuses.