La Journée mondiale de l'enseignant a été encore une fois, marquée à Béjaïa par la protestation. Les établissements du secteur de l'éducation de la wilaya ont été en partie paralysés par des mouvements de grève initiés séparément par le Cnapest et le collectif des travailleurs de l'éducation contre la dilapidation. Cette dernière structure née à la suite du scandale de l'été qui a éclaboussé le Sete/Ugta, s'est également permis une conférence-débat où il a été beaucoup question de la nécessité de mettre fin à la situation du secteur sur le plan de la gestion, mais aussi sur celui de la représentativité des travailleurs. Pour ce faire les organisateurs préconisent alors, le lancement de structures parallèles à même de mobiliser la masse des travailleurs en vue de faire pression sur les responsables du secteur. De son côté, le Satef a rendu publique une déclaration dans laquelle son bureau exécutif est revenu largement sur les conditions sociales des travailleurs du secteur. «Le bouillonnement, né de l'absence de la prise en charge des revendications des travailleurs, est un révélateur de la précarité de leurs conditions de travail et de vie et le nécessité de l'émergence d'autres cadres d'organisation de la lutte», constate la Satef qui n'a pas manqué au passage de tirer à boulets rouges sur l'Ugta «qui s'est dépossédée de son passé révolutionnaire pour un rôle d'organisation de masse et d'appareil de propagande et qui a raté le train d'Octobre 88 en se transformant en syndicat de la gestion de la rente». Plus loin, le Syndicat autonome de l'éducation et de la formation, s'est interrogé sur les enjeux de la prochaine tripartie : «Comprennent-ils réellement la défense des intérêts des travailleurs?» Sur un ton sceptique, le Satef conclut que «la dignité du travailleur passe inévitablement par sa prise de conscience que l'unité et la solidarité sont indissociables de sa capacité à faire valoir la reconnaissance et le respect mutuels pour de véritables intégrations».