Les mouvements de débrayage sont au menu de ce mois. Les travailleurs structurés dans des organisations autonomes décident de reprendre, dès aujourd'hui, le chemin de la protestation, seule alternative pour revendiquer leurs droits. Le premier à ouvrir le bal de la contestation est le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). L'enseignant vit mal. Il vit dans la précarité. Ce constat n'est certainement pas nouveau et l'amélioration des conditions de son travail n'est pas aussi pour demain. Ayant pris connaissance de cette situation malheureusement amère, les enseignants ont décidé d'agir, de marquer de leur empreinte leur refus de la nouvelle grille des salaires, leur marginalisation et leur exclusion des négociations en tant que partenaire social incontournable. Aujourd'hui et demain, les établissements du secondaire, à l'échelle nationale, seront probablement paralysés. Le Cnapest a opté pour cette démarche comme première réaction d'une longue série d'actions. « Nous avons attendu un geste du ministère, une négociation sincère à égalité, mais en vain. Je ne comprends pas que l'on persiste en 2008 à marginaliser une fois de plus les syndicats autonomes et à ouvrir le débat avec l'UGTA qui s'est félicitée de la grille des salaires. Une grille contestée et rejetée par l'ensemble des travailleurs de l'éducation », a soutenu M. Lemdani chargé de l'information au Cnapest. Les enseignants avaient un espoir quant à la grille des salaires, mais cet espoir s'est évaporé puisque la pénibilité de la fonction n'a pas été prise en considération dans la nouvelle grille. Les enseignants avaient fondé également leurs espoirs sur le statut particulier, notamment sur le point ayant trait au régime indemnitaire. Mais c'est la déception sur toute la ligne. Il y a un mécontentement général des enseignants. « Nous réfutons le statut de simple figurant. Le ministère nous a associés à l'élaboration du statut particulier, mais quelle ne fut pas notre déception lorsque nous avons constaté qu'aucune de nos propositions n'avait été prise en considération. Les éducateurs s'inquiètent du sort qui sera réservé au régime indemnitaire », a expliqué le premier responsable du Cnapest. Ayant eu un avant-goût de l'avant-projet du statut particulier de l'enseignant qui a déçu toute la corporation, le syndicat émet des craintes encore une fois sur le devenir du régime indemnitaire qui doit être discuté avec les partenaires sociaux. Les syndicats dans leur ensemble revendiquent un régime indemnitaire calculé en fonction des spécificités de chaque secteur. Par ailleurs, le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) adhère pleinement au mouvement de protestation et appelle dans ce contexte à un débrayage d'une journée prévue pour demain. Pour le Satef, il n'est pas question d'accepter un statut particulier de l'éducation qui consacre une régression intolérable des acquis professionnels et sociaux des travailleurs arrachés après un combat de longue haleine. A travers ce débrayage, le Satef vise à mobiliser le secteur de l'éducation autour d'un mouvement qui ne prendra fin qu'une fois les revendications des travailleurs satisfaites.