L'équipe algérienne n'a pas droit à l'erreur face à la 166e nation du classement FIFA. L'aventure de la prochaine Coupe du monde de football dont la phase finale aura lieu au début de l'été 2006 en Allemagne, débutera aujourd'hui pour l'équipe d'Algérie. Il s'agira pour elle d'aller en découdre, à Niamey, en match aller du tour préliminaire, avec son homologue du Niger. Un palier que notre équipe nationale aurait pu éviter mais pour cela il aurait fallu que son équipe nationale fasse partie des toutes premières du continent africain. Il fut un temps où une telle condition ne se discutait même pas tant le football algérien rayonnait, par ses résultats positifs, sur celui de l'Afrique. Des années de bâclage et de destruction l'ont amené à s'aligner parmi les plus modestes du continent. Il faudra, peut être, un jour rédiger une thèse sur les déconvenues de ce football et les actes de sabotage dont il a été l'objet, le plus souvent de façon involontaire. On rappellera, seulement, qu'en 1996 notre pays et son adversaire le Kenya avaient été les premiers de la planète à ouvrir les débats de la Coupe du monde de 1998. A l'époque, déjà, il s'agissait d'un match préliminaire et l'Algérie avait été, également, le premier de la planète à quitter la plus grande des manifestations sportives mondiales avec les Jeux olympiques. Tout cela pour dire qu'en 7 ans nous n'avons pas avancé d'un iota et que nous ne risquons pas d'aller bien loin sachant que notre équipe nationale est loin de donner des gages de sûreté, une équipe nationale dont les principaux responsables annoncent qu'il n'y pas lieu d'attendre grand- chose de sa participation à la phase finale de la CAN 2004 qui aura lieu en janvier prochain en Tunisie. Du reste, ces mêmes responsables ont déjà averti que l'horizon 2006 pourrait être raté et qu'il fallait se tourner vers celui de 2010. Ils n'ont pas tellement tort puisqu'en cas de qualification au tour suivant notre équipe nationale tombera, inéluctablement sur l'une des cinq têtes de série que sont le Cameroun, le Sénégal, l'Afrique du sud, le Nigeria et la Tunisie sans oublier des pays comme le Maroc, l'Egypte ou le Ghana qu'elle pourrait retrouver sur son chemin. Mais nous n'en sommes pas là. L'actualité est, aujourd'hui, dominée par cette confrontation face au Niger dont l'équipe nationale paraît à la portée de la nôtre. Nous disons bien «paraît» car en 1996 le Kenya paraissait, lui aussi, abordable pour nos footballeurs et on a vu la terrible désillusion qui s'en était suivie avec une élimination consommée au stade du 5 Juillet. Méfions-nous, alors, de tout pronostic hasardeux qui tendrait à faire croire que nous sommes largement supérieurs aux Nigériens. Nous avons appris, depuis l'épisode du Kenya, à nous méfier de ces supposés adversaires faibles. Du reste, cette équipe du Niger nous rappelle 1981 lorsqu'il fallait «batailler» en vue de la qualification à la Coupe du monde de 1982. L'Algérie y avait rencontré le Niger et en match aller, à Constantine, elle avait fait voler en éclats la défense de son adversaire (4-0). Au retour, avec une équipe autrement plus forte que celle d'aujourd'hui, puisque y émargeaient les Madjer, Belloumi, Assad, Dahleb et les autres, les Algériens avaient subi un véritable affront en se faisant battre (1-0). Comme quoi il vaut mieux ne pas évoquer le prochain tour tant que celui-ci ne s'est pas joué. Pour tenter le tout pour le tout, l'entraîneur Rabah Saâdane, a dû battre le rappel d'un bon nombre de nos joueurs émigrés sachant que les locaux ne répondent pas aux critères de la haute performance. Les émigrés étaient de l'aventure à la qualification aux mondiaux de 1982 et de 1986. Ils sont toujours là et en nombre cette fois-ci, car il est prouvé que l'élite de notre football se trouve outre- Méditerranée. Cet après-midi à Niamey, ils tenteront avec les quelques locaux qui seront intégrés, de faire en sorte de préserver toutes leurs chances de qualification au tour suivant où il faudra bien que le football algérien soit représenté sans quoi il vaudra mieux fermer la porte.