«Annuler le verdict d'un tribunal, à ma connaissance, ne relève pas des prérogatives d'un ministre!» Les nouvelles mesures prises ce week-end par le ministre de l'Education, à l'issue de sa rencontre avec l'Union nationale des enseignants et fonctionnaires du secondaire et technique affiliée au Snapa, mesures relatives à la levée des sanctions et à l'annulation des poursuites judiciaires prises à l'encontre des enseignants grévistes ne semble nullement apaiser les esprits. En effet, lors d'un entretien téléphonique M.Mériane, président du Cnapest a fustigé cette décision laquelle, selon lui, ne vise qu'à «retourner l'opinion publique contre les deux syndicats initiateurs de ces mouvements de grève». «Aucune de nos revendications n'a été prise en charge, d'autant plus que les syndicats qui ont été conviés à cette rencontre n'ont aucune représentativité au sein de la base, c'est des syndicats taïwan», clame-t-il. De là, l'appel à une grève d'une semaine à partir d'aujourd'hui décrétée par le Cla et le Cnapest reste maintenu jusqu'à, insiste notre interlocuteur, l'ouverture d'un dialogue avec les véritables représentants des Pest et la prise en charge réelle des revendications par la tutelle. Quant à l'installation des trois commissions chargées des volets des salaires, du statut particulier ainsi que de la réforme de l'éducation, le SG n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi la tutelle a tardé à installer ce genre d'organisme alors que le mouvement de protestation dure depuis novembre 2002. «Benbouzid veut nous faire porter le chapeau d'une situation chaotique, alors qu'il sait pertinemment qu'il est le premier responsable de ce pourrissement», déclare-t-il. Rebondissant sur les décisions d'annulation des décisions de suspension des enseignants, M.Mériane se dit étonné: «Annuler le verdict d'un tribunal, à ma connaissance ne relève pas des prérogatives d'un ministre!» Ainsi, les sanctions qui ont été prononcées par les tribunaux de Tiaret et de Sétif à l'encontre des enseignants ne pourront être levées, estime-t-il, par une simple déclaration d'un ministre «à moins que le premier magistrat du pays ne se prononce à ce sujet», explique-t-il avant d'ajouter «ce n'est que de la poudre au yeux». M.Mériane nous apprend qu'une rencontre avec le président de la commission-éducation de l'APN se tiendra, aujourd'hui. «Nous avons été invités par le président de la commission d'éducation de l'APN pour lui exposer nos préoccupations». Du côté du Cla, la réaction concernant ces nouvelles mesures était similaire à celle du Cnapest. Ainsi M.Osman estime que cette décision vise à manoeuvrer et à masquer la responsabilité du ministère. «De toutes les façons, cette méthode des commissions ne peut être efficace si on continue à négliger ces deux syndicats», se contente-t-il de dire.