A l'image de Laskri (FFS), les responsables politiques sillonnent les rues Au lieu de détailler leurs programmes, les partis politiques discourent sur des problèmes qui préoccupent tous les Algériens. Les partis politiques engagés dans la course à la députation tentent de séduire l'électorat. Depuis le début de la campagne électorale, il y a trois jours, ils mettent en avant les risques qu'encourt le pays pour convaincre les citoyens à se rendre aux urnes. Ainsi, unité nationale, stabilité, intervention étrangère et changement sont les expressions qui reviennent le plus dans les interventions des chefs des partis politiques au cours de leurs meetings. Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, ne manque aucune occasion pour avancer les dangers qui guettent l'unité nationale à la lumière de ce qui se passe aux frontières Sud après la déclaration de l'indépendance de l'Azawad. «Nous avons besoin plus que jamais de notre nationalisme pour consolider notre unité nationale et la stabilité de notre pays afin de concrétiser les différents chantiers de développement entamés», a-t-il déclaré lors d'un meeting à la salle de cinéma M'zab. Si le RND fait de l'unité nationale son cheval de bataille, son rival, le FLN tente de persuader les Algériens en agitant le spectre de la déstabilisation dans le contexte des révolutions dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. D'une wilaya à une autre, le secrétaire général de l'ex-parti unique évoque les vertus de la stabilité. «Lorsque nous votons, nous répondons à ceux qui guettent l'Algérie que nous aspirons à la sécurité et la stabilité du pays», a déclaré, Abdelaziz Belkhadem avant-hier, à partir de la wilaya de Tindouf, qualifiant les législatives du 10 mai prochain d'«étape cruciale dans l'histoire de l'Algérie». Alors que le FLN est accusé de tous les maux de l'Algérie, M.Belkhadem a indiqué que son parti recèle un nombre considérable de cadres qui ont su gérer le pays, estimant que son parti constitue pour l'Algérie une source de stabilité et de prospérité d'où «l'intérêt de choisir». M.Belkhadem a ajouté que le FLN a toujours honoré ses engagements! D'autres partis, à l'instar du Front national pour la justice sociale (Fnjs) de Khaled Bounedjma, utilisent la stabilité comme fonds de campagne. «L'Algérie est un don légué par nos valeureux chouhada, dont il convient de protéger la stabilité, par une participation massive aux prochaines élections», a-t-il soutenu lors d'un meeting populaire tenu lundi à Boufarik (Blida). Le mot changement a été, lui aussi, utilisé par plusieurs partis. Etant revendiqués par la population, ces partis, notamment les nouveaux, ont investi dans ce slogan pour attirer les électeurs. Ainsi, le président du Front de l'Algérie nouvelle (FAN), Djamel Benabdeslam, explique dans ses meetings électoraux que les législatives du 10 mai prochain représentent une issue pour un «changement pacifique» en Algérie. Le secrétaire général de l'Union des forces démocratiques et sociales (Ufds), Noureddine Bahbouh, ne cesse de dire que le moment était propice pour opérer des «changements de fond et de qualité» dans la politique du pays. Les dirigeants de la coalition islamiste «Alliance verte», mettent à profit la campagne électorale pour appeler les Algériens à voter massivement pour leur liste qui est un «préalable incontournable» au «changement que le peuple appelle de ses voeux». Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, table, lui aussi, sur ce concept pour capter l'électorat. M.Menasra considère, dans ses meetings que le changement est une «priorité qui ne saurait être différée», car «fermer la porte au changement pacifique et démocratique maintiendrait un statut de nature à exposer le pays à des périls pouvant pousser à l'explosion».