Les formations contestataires devront d'abord s'en remettre aux décisions de leurs instances souveraines La dissolution de l'APN et l'instauration d'une Assemblée constituante sont quelques propositions mises en avant. Plusieurs partis politiques, au nombre de 18, y compris ceux qui n'ont pas obtenu de sièges, contestent vigoureusement les résultats des législatives du 10 mai. Ils ont enclenché un processus de concertation pour entreprendre une action commune. Ces partis politiques oeuvrent à unifier leurs positions afin de sortir avec une «plate-forme de consensus politique». Cependant, le flou qui entoure cette initiative n'est pas tout à fait dissipé. Ni la date de la tenue de cette initiative ni le nombre définitif de partis adhérents n'est réellement connu. La question de retrait de ces formations politiques de la nouvelle APN serait tranchée en concertation avec toutes les parties concernées. Tous ces partis ont qualifié les dernières élections législatives de «mascarade», et d'un «échec total des réformes», initiées par le chef de l'Etat. Ainsi, la dissolution de l'APN et l'instauration d'une Assemblée constituante pour éviter le retour au système de parti unique sont, entre autres propositions mises en avant. Les formations contestataires devront d'abord s'en remettre aux décisions de leurs instances souveraines. Les partis islamistes s'attellent déjà à tenir les sessions extraordinaires de leurs conseils consultatifs «madjles echoura» respectifs tandis que d'autres attendent la décision de leurs conseils nationaux pour s'exprimer et éventuellement faire bloc contre les résultats du scrutin. Dans ce contexte, le leader du parti fraîchement agréé, le PLJ, Mohamed Saïd, a indiqué que le bureau national (BN), convoqué jeudi dernier, allait statuer sur l'avenir politique du parti, évoquant même sa possible dissolution. Certains affirment que cette initiative qui regroupe à présent 18 partis, laisse la porte ouverte aux autres formations qui souhaitent y adhérer. Alors qu'elle était prévue pour aujourd'hui au siège de la nouvelle formation de Abdallah Djaballah, le Front de la justice et du développement, il s'avère qu'elle est reportée à une date ultérieure. Les leaders de ces partis ont avancé comme nouvelle date de la réunion, le lundi prochain. Le dénominateur commun de ces partis est le rejet des résultats des élections législatives du 10 mai dernier. Par ailleurs, réunis en rencontre préliminaire jeudi dernier, au siège du Front national algérien (FNA) à Alger, les leaders de ces partis politiques ont lancé un appel à toutes les formations ayant pris part à cette consultation et qui ont remis en cause les résultats officiels proclamés, mardi dernier, par le Conseil constitutionnel, à se joindre à ce front commun. Il s'agit du FNA, El Fadjr El Djadid (PFJ), le Mouvement des citoyens libres (MCL), le Front du changement (FC), le Front de la justice et du développement (FJD), le Front de l'Algérie nouvelle (FAN), le mouvement El Infiteh, Djil Djadid et le Parti de la liberté et de la justice (PLJ). Ils se sont rencontrés pour convenir d'une action consensuelle à même d' exprimer le rejet de «la fraude». Ces partis se sont entendus aussi sur l'élaboration d'un plan de travail commun devant être adopté, aujourd'hui, à l'issue d'une réunion des leaders de ces partis. Outre ces neuf formations, l'Alliance de l'Algérie verte, composée des islamistes du MSP, d'En Nahda et d'El Islah, le Parti des travailleurs (PT), le MJD et le Parti patriotique libre (PPL) ont été unanimes à dénoncer les résultats de ces élections. Pour rappel, les islamistes de l'Alliance de l'Algérie verte, avaient prédit leur victoire aux législatives et annoncé qu'ils préparaient leur gouvernement avant même les résultats du scrutin. Ensemble, les islamistes n'ont obtenu que 58 sièges, le même score obtenu par le MSP à lui seul en 2007. Les législatives du 10 mai 2012 ont vu le parti du FLN arriver en tête avec 221 sièges, suivi du RND avec 70 sièges et de l'Alliance de l'Algérie verte avec 47 sièges. Le FFS a obtenu 21 sièges, les listes d'indépendants 19 sièges et le PT 17 sièges.