«Toute culture naît du mélange, de la rencontre, des chocs. A l'inverse, c'est de l'isolement que meurent les civilisations.» Octavio Paz Le DG de l'Aarc, Mustapha Orif, a démenti les informations relayées par la presse faisant état d'un quelconque projet de coopération avec la réalisatrice franco-algérienne Yamina Benguigui, la nouvelle secrétaire d'Etat dans le gouvernement Hollande. Le premier responsable de l'Aarc, a affirmé que la visite de Benguigui au stand de l'Algérie à Cannes était simplement une visite de courtoisie et d'amitié, où elle a eu l'occasion de rencontrer les réalisateurs algériens qu'elle connaît déjà: Saïd Ould Khelifa, Rachid Bouchareb ou encore Jean Bréhat. Il est clair que l'Aarc a plusieurs cordes à son arc: littérature, musique, art plastique et bien sûr, cinéma. C'est sans doute avec le 7e art qu'il trouvera sa place dans le concert des nations. Le Festival de Cannes a été une occasion opportune d'établir ce pont de communication et de coopération qui manquait tan à l'Algérie à l'étranger. C'est sans doute, sa mission: l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel. Le pavillon Algérie, qui a été installé depuis l'ouverture de la 65e édition du Festival de Cannes, le 16 mai 2012, a été une occasion pour l'Algérie de retrouver sa place dans le cercle fermé du cinéma mondial. Depuis quelques années, elle a été dépassée par certains pays aux ressources financières limitées. Le Festival de Cannes a été l'occasion de nouer des contacts, de recevoir des propositions de coproduction de projets cinématographiques ou encore d'enregistrer même des projets de tournage de films étrangers en Algérie. L'Aarc a repris la mission qui incombait dans le passé à l'Oncic, du temps du grand Lakhdar Hamina et Ahmed Rachedi. A cette époque, l'Algérie avait coproduit Z de Costa Gavras, le Bal d'Ettore Scola, deux films de Youssef Chahine, Le Moineau et Le Retour de l'enfant prodige et même un film africain: Le Camp de Thiaroye d'Ousmane Sembène. Avec ses prix et sa Palme d'Or, l'Algérie était à cette époque la Mecque du cinéma africain. C'est à cette occasion que le réalisateur sénégalais, Moussa Touré, projette de tourner en Algérie et profiter des décors naturels et des paysages féeriques du Grand Sud algérien. Un décor naturel très varié qui a été largement exposé dans le film l'Andalou de Mohamed Chouikh, qui a été soutenu par l'Aarc. L'agence qui a les mêmes prérogatives qu'Unifrance en Hexagone, souhaite revenir à cette époque d'envergure du cinéma algérien. Durant le Festival de Cannes, plusieurs réalisateurs algériens, français, des directeurs de festivals importants comme Berlin, Venise, Genève, Bruxelles, Doha étaient là pour établir des liens et tenter de créer des programmes pour le cinéma algérien. Mais le plus gros travail de l'Aarc consiste surtout à produire les films du 50e anniversaire de l'Indépendance, puisque le ministère de la Culture vient de rendre publics les 20 documentaires et 10 longs métrages qui seront produits pour cette importante occasion. Une stratégie cinématographique à long terme pour un résultat qu'on espère probant. [email protected]