Depuis son arrivée au pouvoir, le président français, François Hollande, espère effacer les traces de Sarkozy dans l'audiovisuel français. Le retour de la publicité sur France Télévisions, la suppression de l'article qui donne le pouvoir au président de nommer le président du CSA et surtout la gestion de l'audiovisuel extérieur français, sont autant de paramètres que Hollande entend changer dans l'audiovisuel de son pays. Ainsi, les ténors du nouveau président, les ministres des Affaires étrangères, Laurent Fabius et de la Culture et Communication, Aurélie Filippetti, ont annoncé leur décision d'effectuer une étude approfondie du dossier concernant «le rapprochement de RFI, de Monte-Carlo Doualiya et de France 24 au sein de la société «Audiovisuel extérieur de la France» (AEF). Cette mission d'évaluation, qui permettra «un réexamen du dossier sur le fond», a été confiée à Jean-Paul Cluzel, ex-P-DG de RFI et de Radio France. Le gouvernement de Nicolas Sarkozy, en concordance avec Alain de Pouzilhac, le patron de l'AEF, avait décidé de fusionner RFI et France 24. Les salariés de RFI, eux, se sont toujours opposés à cette fusion. Ils craignent une uniformisation inadaptée des métiers de la radio et de la télé, suivie d'une perte d'identité, voire de l'extinction de la radio. Malgré tout, la justice a confirmé la légalité de la procédure à plusieurs reprises. Toutefois, lors de la campagne présidentielle, François Hollande s'est exprimé contre la fusion. Aurélie Filippetti, une fois qu'elle sera élue et dès sa prise de pouvoir à la tête du ministère de la Culture, a affirmé qu'il serait plus logique qu'on arrête cette procédure qui a conduit à faire de la radio sur la télévision ou de la télévision sur la radio. Alors qu'une mission d'évaluation est en cours au sujet de la fusion entre France 24, RFI et Monte-Carlo Doualya, une réunion est proposée par Alain de Pouzilhac qui souhaite exposer les conséquences du moratoire d'un mois fixé par les ministères de tutelle, sachant que la suspension du déménagement aurait un coût d'environ 4 millions d'euros. Convaincu du bien-fondé de la fusion qui lui semble indispensable à l'avenir de France 24 et de l'AEF (Audiovisuel extérieur de la France), Pouzilhac veut agir en bon chef d'entreprise prévoyant, sachant que le moratoire expirera le 5 juillet (la mission Cluzel chargée d'évaluer l'AEF doit rendre ses conclusions le 22 juin au plus tard) et que son mandat s'achèvera en février prochain. Il est clair que Pouzilhac l'ancien protégé de Sarkozy est menacé. Après avoir peiné à écarter Okrent, car elle était proche des socialistes, il risque à son tour l'éviction de son poste. Jean-Paul Cluzel est ainsi bien parti pour lui succéder comme quoi, à chacun son tour. [email protected]