«La politique, l´ambition de servir et de se servir sont les plus formidables des ciments et même des aphrodisiaques.» Dick Morris "Extrait de Entretien avec Christine Okrent" Alors que France 24 va passer ce dimanche 9 janvier 2011 au format 16/9e, des syndicats de France 24 ont voté le principe d´une grève illimitée à compter du jeudi 13 janvier. Ils dénoncent «le silence des autorités de tutelle» après la motion de défiance votée par des salariés envers Christine Ockrent, directrice générale déléguée. Derrière cette télévision qui alimente chaque jour en images, l´actualité sur les événements en Algérie, se cache une grande crise de pouvoir. Les journalistes et employés de la chaîne veulent le départ de la Reine Christine qui ne serait plus protégée, d´après eux, depuis le départ de son conjoint du ministère des Affaires étrangères. L´affaire a été amplifiée après la découverte d´un espionnage interne à l´entreprise. Les syndicats Cfdt, CFE-CGC et Cftc de la chaîne France 24 ont voté massivement (à 85%) une motion de défiance contre Christine Ockrent, n°2 de l´Audiovisuel extérieur de la France (AEF) et directrice générale de la chaîne d´informations internationales. Un désaveu qui intervient après celui du comité de direction, qui a retiré sa confiance à Christine Ockrent. L´AEF coiffe France 24, RFI et TV5 Monde. La Cfdt de France 24, premier syndicat de la société, s´interroge «sur la position de l´Etat (actionnaire unique) et sur son inquiétant silence». «Quelles sont les raisons qui poussent les autorités de tutelle à maintenir en poste un cadre supérieur désavoué par 85% des salariés et par tous ses directeurs?» «L´Etat aurait-il passé un arrangement politique avec l´ex-ministre des Affaires étrangères (Bernard Kouchner) au détriment des salariés de France 24 et des autres filiales de l´AEF?», se demande le syndicat. De son côté, la Cftc a estimé que «ce vote exprimait un ras-le-bol général de la gestion de Mme Ockrent». «Par la même occasion, la grande majorité des salariés de France 24 a renouvelé sa confiance à Alain de Pouzilhac (patron de l´AEF)», a ajouté la Cftc. «Lier le sort d´Alain de Pouzilhac à celui de Christine Ockrent serait un suicide pour notre entreprise», avaient fait valoir les représentants syndicaux Cftc de France 24. De son côté le SNJ-CGT a décidé de ne pas s´associer au mot d´ordre de grève des autres syndicats. Les syndicats prennent donc position en faveur d´Alain de Pouzilhac dans son conflit qui l´oppose à Christine Ockrent. Les syndicats préfèrent donc être dirigés par un ex-publicitaire plutôt que par une journaliste reconnue. Avec la fusion entre France 24, RFI et TV5 Monde qui sont regroupés dans l´Audiovisuel extérieur de la France (AEF), la réorganisation des équipes n´est évidement pas indolore, ce que les syndicats acceptent, en général, très mal. Ockrent est plus que jamais poussée à la sortie. Quelle issue trouvera-t-elle pour sauver son poste? [email protected]