Ainsi les années 2010 et 2011 se sont caractérisées par la hausse des taux de couverture des dépenses publiques par les recettes des hydrocarbures. Ainsi les années 2010 et 2011 se sont caractérisées par la hausse des taux de couverture des dépenses publiques par les recettes des hydrocarbures. Il ressort de la séance de présentation du rapport 2011 sur l'évolution économique et monétaire en Algérie, présenté hier au siège de la Banque nationale d'Algérie, que tout va bien mais cela repose sur du sable. Pour l'économie nationale mono-exportatrice, «désormais l'équilibre du budget de l'Etat dans un contexte de dépendance budgétaire totale aux recettes des hydrocarbures dont les cours sont très volatils, requiert des niveaux de prix des hydrocarbures autour de 110 à 115 dollars», a affirmé M.Benbelkacem, conseiller et cadre de la BNA. Autrement dit, pour équilibrer le budget, il faut des prix des hydrocarbures au-dessus de 110 dollars. Pour la troisième année consécutive, le solde budgétaire affiche un déficit à hauteur de 28%, soit 0,04% du PIB, inférieur à celui de 2010 de 70 milliards de dollars. Néanmoins, la capacité de financement du Trésor ou l'encourt du Fonds de régulation de recettes s'est encore consolidé et atteint 5 381 milliards de dinars contre 4842 en 2010. Cette capacité cumulée de financement représente 37,4% du PIB et 94, 84% des recettes totales et 93% des dépenses publiques de l'année 2011. Ce stock d'épargne de l'Etat concourt à prémunir les finances publiques de la volatilité des prix des hydrocarbures ainsi que d'éventuels chocs externes liés à la baisse des recettes fiscales des hydrocarbures. Au cours de la décennie 2000, les dépenses publiques en forte augmentation ont joué un rôle moteur dans l'évolution de l'économie nationale. Ils ont été le principal canal de l'allocation. Jusqu'en 2007 la forte augmentation des dépenses publiques résultait principalement de celle des dépenses d'équipements ou d'investissement, dans un contexte de viabilité avérée des finances publiques ou d'excédents de budget de l'Etat à moyen terme comme en témoigne la constitution d'importants stocks d'épargne financières du Trésor dans le Fonds de régulation des recettes. Si l'année 2008 a été marquée par une forte augmentation des dépenses publiques, notamment de fonctionnement, tout en enregistrant un excédent appréciable, le budget de l'Etat a connu en 2009 le premier déficit de la décennie qui a été de 5,7% du PIB lié évidemment à la forte diminution des prix des hydrocarbures. En 2010, en dépit de la poursuite de l'augmentation des dépenses de fonctionnement, le déficit s'est fortement réduit en raison encore une fois de la reprise des prix des hydrocarbures. Pour 2011, les dépenses de fonctionnement ont encore fortement augmenté mais le budget de l'Etat n'a enregistré qu'un léger déficit de 28 milliards de dinars en raison toujours de l'envolée des prix des hydrocarbures. En 2011 les recettes budgétaires ont augmenté de presque 30% soit 29,8%. Elles s'établissent à 5703 milliards de dinars. Les recettes des hydrocarbures ont augmenté de 37% et s'établissent à 3980 milliards de dinars. Elles représentent 69, 8% des recettes budgétaires totales en 2011 contre 66% en 2010. Elles couvrent cette année 69,4% des dépenses budgétaires totales contre 65% en 2010 et 56,9 en 2009. C'est-à-dire, les recettes des hydrocarbures couvrent encore et encore les dépenses de l'Etat. Ainsi, les années 2010 et 2011 se caractérisent par la hausse des taux de couverture des dépenses publiques par les recettes des hydrocarbures Ces données révèlent que «la vulnérabilité des finances publiques aux éventuels chocs extérieurs s'est encore accentuée», est-il encore relevé. Les recettes hors hydrocarbures ont atteint en 2011 un montant global de 1 723 milliards de dinars, en progression de 15,9%. Elles représentent 30,2% du total des recettes budgétaires. Elle étaient de 34% en 2010. Leur poids dans les recettes budgétaires totales a baissé. Elles financent 30,1% des dépenses totales contre 33% l'année écoulée. Et, les recettes fiscales hors hydrocarbure ne couvrent les dépenses courantes ou de dépenses de fonctionnement qu'à hauteur de 45,4%. En 2011, elles ne couvrent même plus le poste de transfert courant dont elles ne représentent plus que 100% et 130% en 2010. En 2011, ce sont les recettes exceptionnelles, notamment les dividendes des entreprises publiques hors hydrocarbures, qui ont le plus contribué à hauteur de 36% à l'augmentation des recettes hors hydrocarbures alors qu'elles ne représentent que 15,9% en 2010. Les dépenses d'équipement représentent 480 milliards de dinars en 2011. Par ailleurs, la BNA continue à appliquer le régime de flottement dirigé, pour déterminer le taux de change de la monnaie nationale avec les principale devises. Les cours de change du dinar vis-à-vis des principales devises sont déterminés en fonction des conditions de l'offre et de la demande. En 2011,le dinar s'est apprécié de 2,1 par rapport au dollar pendant qu'il s'est déprécié de 3% face à l'euro. L'euro coté 103,5 dinars à fin décembre 2010 a atteint un maximum de 105,8 dinars en avril 2011 pour se stabiliser de mai à août 2011 autour de 103,5 dinars. En fin décembre 2011, le cours de dinar a atteint 106,5 dinars pour un euro contre 103,5 dinars à fin 2010, correspondant à une dépréciation de 2,9%. Enfin le rendement des réserves de change estimées par le FMI à 205 milliards de dollars en 2012 - placées en bons de Trésor ou actifs financiers souverains au USA et en Europe - est de l'ordre de 4,45 milliards de dollars (2011). Les dividendes transférés par les compagnies d'hydrocarbures étrangères sont évalués à près de 5 milliards de dollars en 2011.