C'est dans une ambiance festive, riche en sons et en couleurs, que la 34e édition du Festival international de Timgad (35 km au nord-est de Batna) a été inaugurée, dans la soirée de samedi à dimanche. Coïncidant avec la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance du pays et la Fête de la jeunesse, ce festival, qui se tient sur la scène de la réplique du théâtre romain, a rendu hommage aux grands noms de la chanson algérienne. Conduit par le maestro Rachid Saouli, l'Orchestre national philharmonique a séduit l'assistance qui a suivi et écouté avec attention et émotion plusieurs couplets du terroir ainsi que des partitions choisies de la musique universelle. Des pluies fines et rafraîchissantes ont surpris le public qui s'en est donné à coeur joie en écoutant l'inoubliable Aïd El karama de la diva de la chanson arabe, la défunte Warda El Djazaïria, brillamment interprétée par Nada Rayhane. Les gradins du Théâtre de plein air qui abrite pour la 3e année consécutive cette manifestation culturelle, pleins à craquer, ont vibré aux sons et paroles des chansons de stars de la chanson bédouine et oranaise. Savamment interprétées, des chansons bien ancrées dans la mémoire collective, telles que «Aarbaane rahala» du regretté Khelifi Ahmed, interprétée par Ouassini Ziane, «Assmaa» de Blaoui Houari, reprise par Baroui Ben Kahdda, «Saab rachrach» de feu Zoulikha, chantée par Nadia Kerfi et «Amine amine» du regretté Othmane Bali, reprise par Mohamed Miloudi, ont permis au public de savourer des moments de pure joie tout en se remémorant ces voix d'or. La chorale de l'Orchestre philharmonique a, de son côté, émerveillé l'assistance en entonnant l'hymne national «Kassamen» repris en choeur par le public dont de nombreux jeunes ont tenu à interpréter dans sa totalité, en guise d'hommage à la patrie et aux sacrifices des martyrs de la glorieuse guerre de Libération nationale. Les «Fleurs des Aurès» ont, à leur tour, enchaîné avec «Afarhi ya el Djazaïr», une chanson dédiée avec ferveur à l'Algérie, devant laquelle aucun n'a pu retenir ses larmes, comme ce fut le cas en 1995 lorsqu'elle fut interprétée pour la première fois par des fillettes. De l'avis de nombreux spectateurs, cette soirée a été un succès dans la mesure où elle a permis de «ressusciter», en l'espace de quelques heures, des voix qui ont longtemps «caressé» l'ouie et fait rêver la jeunesse.