C'est avec un retard d'une heure et demie qu'a été donnée l'ouverture de la 34e édition du Festival international de Timgad samedi dernier. Le public peu nombreux venu assister à cette première soirée qui se veut être, selon les organisateurs, un hommage aux chanteurs algériens décédés, a beaucoup patienté. L'hymne national n'a retenti qu'à 23h15 avant que le secrétaire général du ministère de la Culture ne donne le coup d'envoi de la manifestation sous une fine averse. Après l'hymne national et les discours, place a été laissée au brouhaha d'instruments vite accordés. Une fois tout l'arsenal musical ordonné et coordonné avec harmonie, les premières notes allègres se sont libérées des instruments pour embaumer le site de leurs sons et le sortir de son sommeil. Timgad se réveille ! L'orchestre composé d'une quarantaine de musiciens instrumentistes et d'une quarantaine de choristes gratifie le public d'un spectacle constitué de quatre tableaux d'une durée globale de 90 minutes. Sous la conduite de R. Saouli, l'orchestre, en intégrant le ney ou naï et la zorna, a rendu un modeste hommage aux chanteurs algériens décédés, à l'image des regrettés Khelifi Ahmed, Chérif Kheddem, Athmane Bali, Zoulikha et Warda El Djazaïria. Derrière une forêt de violons, trompettes, clarinettes, violoncelles et autres instruments, les musiciens, dans une grande concentration, les yeux rivés sur les gestes de leur maestro, se sont attaqués au premier tableau d'une durée d'une trentaine de minutes. Toute de suite, on enchaîne par la chanson «Afarhi Yadjazaïr» interprétée par Massinissa. Une chanson très courte d'une durée de six minutes, suivie de la chanson célèbre de Warda El-Djazairia «Aid El-Karama», paroles de Abdeslem Amine, musique de Hilmi Bakr, interprétée par Nada El-Rayhane, qui a embaumé l'atmosphère, et ses paroles sont reprises par le public. Ce premier tableau d'une durée de 26 minutes a été clôturé en apothéose par la chanson «Qalbi Tfeker Orbane Rahala» de Khelifi Ahmed, interprétée par Ouissi Ziane. Le deuxième tableau d'une durée de quarante minutes est composé d'une suite symphonique baptisée «Kafilète Essallem» (la caravane de la paix), d'une quinzaine de minutes, qui a emmené le public dans la rêverie et lui a fait oublier le temps. Les chansons aussi célèbres les unes que les autres comme «Esmaâ Ah'babi Fi Dhik» ont été au programme tout comme une pièce musicale où sont introduits des instruments traditionnels, à savoir ney et zorna. On alterne dialogues d'instruments et un solo. Une fois cette partie achevée, le public a eu droit au patrimoine intitulé «Yemma Gouraya», arrangé par R. Saouli, qui, après 4 minutes, cède la place à la chanson «Sob Rach'rache» de la regrettée Zoulikha, interprétée par Nadia Guerfi, pour relancer le rythme et faire vibrer le nouveau théâtre de Timgad. Elle a été clôturée par la chanson du défunt chanteur A. Bali «Amine, Amine», interprétée par Miloud Mohamed Choghli. Sous un temps très frais, on passe au troisième tableau de 15 minutes. Cette fois-ci, on cède la place à la troupe Seb'baha, interprétée par A. Bouzaher, cette voix de ténor, qui a réveillé le stade pour annoncer au public que la fête dans les Aurès continue jusqu'au lever du jour. Au quatrième tableau de 13 minutes, figuraient la chanson «Qualbi ya bladi», paroles de M. Toumi, arrangée par R. Saouli, puis le chant patriotique «Ikhouani la tensaou echouhada» (mes frères, n'oubliez pas les martyrs) arrangé également par R. Saouli, et enfin «Ya Chahid El-Watan», paroles Mahmoud Abou El-Wada.