La présence avant-hier dans l'après-midi, dans une grande enseigne commerciale à Bouira, des députés Tayeb Louh, Rachid Harraoubia et Amar Tou n'a pas laissé indifférents les Bouiris. Tout le monde se demandait ce que sont venus faire les trois ex-ministres du Travail, de l'Enseignement supérieur et des Transports à Bouira. Pendant une bonne heure, les trois députés ont fait les cent pas à travers les rayons de ce magasin. Pour les initiés et branchés en politique, cette présence ressemble plus à un regroupement et peut-être la préparation du prochain congrès du FLN, surtout que Bouira reste la wilaya du porte- parole des dissidents et frondeurs, en l'occurrence Mohamed Seghir Kara. Rappelons que la wilaya n'a pas adhéré au projet de l'ex-député vice-président de l'APN. Les trois hommes forts du vieux parti unique seraient en mission pour rapprocher les deux parties biligérantes et éviter un second éclatement au prochain congrès. Pour d'autres, les hôtes d'un jour sont peut-être venus «tuer» le temps en ce mois de Ramadhan. Pour les plus optimistes, c'est un signe que Bouira intéresse plus maintenant qu'elle n'est qu'à une heure de route d'Alger. La présence des trois hommes forts du FLN hier à Bouira a été interprétée différemment par certains, à savoir que peut-être les trois «stars» n'étaient venues que pour passer le temps, surtout qu'avec l'autoroute, Bouira est désormais considérée comme une banlieue d' Alger. Dépourvus de tout protocole, les hauts cadres de l'Etat ont déambulé un long moment au milieu de la foule. «C'est une image qui n'existe que dans les grandes démocraties» commentera un jeune qui ne connaissait aucun des trois ex-ministres.