Excédés par les assauts répétés de ces groupes non identifiés, les villageois interpellent les pouvoirs publics. Un vaste élan de solidarité face au banditisme est en train de naître parmi les populations de Boghni. Hier, les citoyens du village Béni Kouffi, constitués en comité de village, ont décidé de réagir face aux groupes armés non identifiés qui sèment la terreur dans cette région depuis quelques années. Dans une déclaration qui a été remise hier à notre rédaction régionale, ces villageois de Béni Kouffi évoquaient le vol à main armée d'une bijouterie en plein jour et en plein centre-ville, il y a une vingtaine de jours, comme la goutte qui a fait déborder le vase. L'employé de la bijouterie attaquée a, selon les villageois, succombé à ses blessures quelques jours après avoir reçu plusieurs balles tirées par un membre du gang. Devant cet état de consternation générale, affirment les représentants des villageois, le comité de Béni Kouffi se dit déterminé à se battre jusqu'à l'arrestation des auteurs de cet acte criminel et barbare. Aussi, parallèlement à l'exigence d'arrêter ce gang qui sème la terreur dans cette région, les villageois demandent aux pouvoirs publics de reconnaître à l'employé de la bijouterie tué par les balles des assaillants, le statut de victime du terrorisme. Plus généralement, la priorité première des populations est sans conteste le rétablissement de la sécurité. Ces exigences formulées par les citoyens de Boghni à l'endroit des pouvoirs publics ont été accompagnées de propositions. Selon les représentants des villageois de Béni Kouffi, le renforcement du dispositif sécuritaire est une nécessité absolue pour anéantir les gangs qui infestent la région. Un plus grand maillage de la région en forces de sécurité devrait, selon les mêmes voix, être accompagné, comme condition sine qua non, du renforcement de la justice par le durcissement du système pénal. Sur un autre plan, les représentants du village de Béni Kouffi appellent tous les villages de Boghni à fédérer leurs efforts dans une coordination de comités de villages pour accompagner les forces de sécurité dans leur travail.Enfin, les citoyens qui s'élèvent contre le grand banditisme n'ont pas tort de dire que l'heure est à la lutte contre la criminalité. Cette dernière décennie, la wilaya de Tizi Ouzou est devenue la plaque tournante de toutes les formes de criminalité. Le terrorisme sévissant partout a fini par faire jonction avec les formes les plus dangereuses de banditisme. Les kidnappings ont atteint des proportions insupportables. Le nombre de victimes a atteint les 70 depuis 2005 alors que la région est devenue le dernier bastion en Algérie où le terrorisme est encore actif. En plus de cette insécurité, la wilaya de Tizi Ouzou a affiché les chiffres les plus alarmants en matière de chômage. Tous les indices sont au rouge dans la machine économique. Une situation qui a fatalement frappé d'inertie l'élan de développement local, malgré les budgets importants dont a bénéficié la wilaya.