le commerce demeure la principale ressource, loin derrière le secteur productif. En douze années de création d'entreprises, le tissu économique algérien est dominé par le commerce de détail et partant par les personnes physiques. C'est du moins ce qui ressort du premier recensement économique rendu public jeudi par l'Office national des statistiques. Des résultats qui donnent froid dans le dos. Car, non seulement les données de l'ONS reflètent la fragilité de l'économie algérienne, mais surtout confirment la prédominance du commerce de détail, qui devance de loin les entreprises créatrices de richesses. Ainsi, le commerce demeure la principale ressource, loin derrière le secteur productif. Il ressort des chiffres de l'ONS que les sociétés dotées d'un statut de personne morale ne représentent que 6% des 990 496 entités recensées par l'ONS. «Le tissu économique est fortement dominé par les personnes physiques (95%), alors que les personnes morales représentent près de 5%. Ce résultat est révélateur d'une économie basée essentiellement sur des microentités», selon l'ONS. La répartition des entités économiques par grands secteurs d'activité montre clairement la «prédominance du secteur commercial avec un total de 511 700 entités, soit près de 55% de l'ensemble», selon les résultats de cette enquête. «Plus de 84% de l'activité se concentre sur le commerce de détail. Le reste est partagé entre le commerce de gros et le commerce d'automobiles et de motocycles», précise l'ONS. Par ailleurs, l'ONS relève la dominance de l'agroalimentaire dans l'industrie. «Sur 95 445 entités recensés, 24,8% activent dans les industries agroalimentaires (travail de grain, lait et produits laitiers, boissons, etc.), 23,4% dans la fabrication de produits métalliques, 11,1% dans l'habillement, 1,7% dans le travail du bois et la fabrication d'articles en bois et en liège, 1,3% dans le textile, 1,3% dans la réparation et l'installation de machines et d'équipement», note l'ONS. L'Algérie ne compte que 9 117 entreprises dans la construction, soit 1% de l'ensemble des entités économiques recensées. «Il est évident que ce chiffre est largement en deçà de la réalité du terrain», reconnaît toutefois l'ONS. «Cette sous-estimation est inhérente à la démarche méthodologique du recensement économique et s'explique essentiellement par la contrainte afférente au recensement uniquement des entités exerçant leur activité au sein d'un local fixe». Les maçons, les tâcherons, les peintres, les plombiers, les électriciens bâtiment, les ferrailleurs, les carreleurs ne disposent pas d'un local fixe et sont difficilement repérables sur le terrain car non visibles, justifie l'ONS. Ce recensement a montré que sur les 934 250 entités recensées (morales + physiques), 2,2% ont été créées avant 1980, 4,2% entre 1980 et 1989, 17% entre 1990 et 1999 et enfin 76,6%, soit 716 026 entre 2000 et 2011. Et durant cette période, le commerce a explosé en Algérie. En effet, sur les 716 026 entités créées entre 2000 et 2011, plus de la moitié (55%) concerne le secteur commercial.