Chaque opération de distribution est émaillée de troubles à l'ordre public C'est la première fois qu'un Premier ministre parle de danger pour la stabilité du pays en évoquant la crise du logement. A force de subir ses retombées, le gouvernement a fini par admettre cette équation: la crise du logement représente un danger pour la stabilité du pays. C'est le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui l'a avoué, hier au Conseil de la nation, lors de la présentation du plan d'action de son gouvernement. «Le logement est la première des priorités du gouvernement(...) Ce problème constitue un danger pour la stabilité du pays», a-t-il alerté. La crise du logement, qui prévaut depuis plusieurs années, est telle que chaque opération de distribution est émaillée de troubles à l'ordre public. Le gouvernement, dont les représentants au niveau local, sont confrontés à la pression de la demande, quand ce n'est pas aux mouvements de protestation, semble vouloir mettre un terme à ce «danger». Le Premier ministre a indiqué qu'une importance particulière sera accordée à cette question, en promettant de satisfaire toute la demande nationale dans ce domaine. A cet effet, l'Etat lancera prochainement un programme de réalisation de 1.450.000 logements sous plusieurs formules comme le participatif, le rural et le social. Pour accélérer la réalisation de ce programme, l'Etat est même prêt à faire appel aux entreprises étrangères, ajoute M.Sellal qui a souligné que la résorption de la crise du logement était l'un des axes majeurs du plan de son gouvernement qui vise à améliorer le cadre de vie des citoyens. Quelle économie pour quelle richesse Au chapitre du développement économique, le chef de l'Exécutif a indiqué que l'Algérie devrait impulser une économie créatrice de richesses et d'emplois, moins dépendante des hydrocarbures. Pour lui, l'économie nationale était confrontée à une problématique majeure, celle de la création d'emplois et de richesses. «L'impulsion de l'économie, presque entièrement dépendante des hydrocarbures, nécessite un soutien aux activités favorables à cette création de richesses notamment dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie», a-t-il souligné. Selon M.Sellal, qui souligne les facilitations accordées à l'investissement national et étranger, une économie dynamique a besoin de la promotion de l'investissement et de l'amélioration de l'environnement de l'entreprise et du climat des affaires. Une nécessité qui n'impliquerait pas forcément de revenir sur certaines décisions comme la règle des 51/49%, régissant l'investissement étranger. Le Premier ministre a abordé le chapitre de l'agriculture, notant que la sécurité alimentaire du pays était un défi majeur à relever, essentiellement par l'augmentation des surfaces irriguées à 1,250 million d'hectares à court terme. Cet objectif devrait permettre à l'Algérie de couvrir 75% de ses besoins en produits alimentaires, a-t- il avancé, en promettant de poursuivre la politique de relance du secteur agricole avec des actions prioritaires. Le processus de la réconciliation nationale poursuivi M.Sellal a consacré une partie de son allocution à la poursuite du processus de la réconciliation nationale, au moment où une marche des anciens rappelés du Service national est empêchée dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le Premier ministre a réaffirmé l'engagement du gouvernement à l'accomplissement de ce processus et la prise en charge des victimes de la tragédie nationale. «Le gouvernement oeuvrera à la prise en charge de tous les dossiers des victimes de la tragédie nationale et la prise en charge de l'ensemble des victimes du terrorisme et ceux qui ont contribué à la lutte contre le terrorisme», a-t-il dit. Dans le même contexte, l'orateur a souligné la nécessité de consolider l'unité nationale, en continuant à promouvoir les préceptes de l'Islam et l'attachement à l'identité arabo-musulmane et amazighe. Sur un autre plan, le Premier ministre a réaffirmé la détermination du gouvernement à lutter contre la corruption et le crime organisé. Il a souligné que l'appareil judiciaire et l'Office national de lutte contre la corruption seront dotés de tous les moyens pour mener à bien leur mission. M.Sellal a précisé dans ce sens que la lutte contre la corruption était l'affaire de tout un chacun, à tous les niveaux affirmant qu'il était temps de rétablir la confiance entre le citoyen et l'Etat.