Atterrissage en souplesse de l'émissaire spécial onusien, Christopher Ross, à Rabat Le souverain chérifien a réitéré au cours de cet entretien «l'attachement constant du Maroc à l'instauration de relations fraternelles et exemplaires avec l'Algérie». Les portes du Palais toyal de Rabat ne sont pas restées closes pour le représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies. Présent depuis samedi sur le sol marocain, il a été reçu le 29 octobre par le monarque alaouite. Au coeur des discussions: le conflit du Sahara occidental. Le diplomate américain dont l'objectif est de relancer les négociations entre le Maroc et le Front Polisario a élargi le champ des discussions à la construction du Grand Maghreb. «Ma visite s'inscrit dans la continuité de la mission que m'a confiée le secrétaire général des Nations unies il y a trois ans» et «faire le point sur les cinq dernières années de négociations directes, de recueillir des idées sur les meilleures façons de réaliser un progrès réel dans le processus de négociation et examiner l'impact des récents développements du dossier du Sahara occidental», a déclaré M.Ross à l'issue de l'audience que lui a accordée le roi Mohammed VI. Le représentant personnel de Ban ki-moon aurait aussi exprimé sa volonté d'appuyer le projet d'édification d'un Grand Maghreb, «une solution qui renforce la sécurité et la stabilité de l'Afrique du Nord et dans la région du Sahel» selon Maghreb Arabe Presse (Agence de presse officielle marocaine). Le Roi a également réitéré «l'attachement constant du Maroc à l'instauration de relations fraternelles et exemplaires avec l'Algérie, préalable à l'édification d'un Maghreb uni, dans un environnement régional en constante évolution, marqué notamment par l'accroissement de la menace sécuritaire pour la région sahélo-saharienne» a indiqué un communiqué du Cabinet royal répercuté par la MAP. Le Maroc, qui doit reprendre langue contre son gré avec le Front Polisario sous l'arbitrage de Christopher Ross qu'il avait désavoué au mois de mai 2012, ne donne pas l'impression de vouloir assouplir sa position. Le souverain marocain a fait du dossier sahraoui une affaire sacrée et personnelle. Il le réaffirme: «Le Maroc, qui n'a eu de cesse de marquer son adhésion aux valeurs universelles de paix prônées par les Nations unies, demeure engagé dans la recherche d'une issue à ce conflit artificiel, sur des bases saines et durables, dans le cadre de la proposition marocaine de large autonomie, saluée par la communauté internationale comme sérieuse et crédible», a souligné le souverain chérifien dans un communiqué répercuté par l'agence de presse officielle marocaine MAP. Le SG de l'Organisation des Nations unies avait indiqué de son côté que «les Nations unies n'avaient pas l'intention de modifier les termes de leur médiation, dont l'objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties», au cours de la conversation téléphonique qu'il avait eue avec le souverain marocain à l'occasion de la fête de l'Aïd El Fitr. Le Maroc a parlé d'une seule voix et n'a pas évoqué d'autre proposition hormis la sienne alors que l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental a accru le carré de ses interlocuteurs à des personnalités politiques non gouvernementales et du monde associatif. Les noms de Mohamed Sassi dirigeant au sein du Parti socialiste unifié (PSU, opposition de gauche) et Fouad Abdelmoumni, militant des droits de l'homme ont été cités. Une démarche qui est considérée comme une «première» dans la recherche d'une solution au conflit sahraoui. C'est la première fois qu'un envoyé onusien rencontre des personnalités «en dehors» du gouvernement marocain, ont relevé certains observateurs. Est-elle annonciatrice de points de vue diversifiés sur la question du côté marocain? Les conclusions que transmettra l'envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara occidental -à l'issue de sa tournée en Afrique du Nord et en Europe qui prendra fin le 15 novembre- au SG de l'ONU qui présentera à son tour un rapport devant le Conseil de sécurité à la fin du mois prochain, serviront de baromètre. Elles indiqueront si la 9e session des discussions informelles qui se profile ne sera pas un nouveau coup d'épée dans l'eau...