Seuls le Conseil d'Etat et la Cour suprême sont habilités à interpréter la loi électorale. Dix-sept jours sont passés, mais le blocage au niveau de plusieurs communes est de mise. La grogne des électeurs a eu raison de la loi électorale et des deux instructions du ministre de l'Intérieur. Le délai réglementaire étant consommé, on ignore comment va-t-on procéder pour débloquer la situation de ces municipalités. Ceci dit, selon quelques informations, il ne reste plus qu'une vingtaine de communes qui attendent l'installation de leur P/APC. Dès lors, le temps est au décompte au niveau des QG des partis politiques. Ainsi, jusqu'à hier, le RND a comptabilisé 12 APW acquises et entre 403 et 405 communes également conquises, selon un responsable de ce parti, Nacim Sidi Saïd. Si le parti de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sort triomphant en ayant déjà dépassé ces prévisions, le FLN desservi par les alliances n'a même pas pu atteindre les 500 commune pour l'heure, soit la moitié du nombre escompté. Le porte-parole du parti majoritaire au Parlement, Aïssi Kassa, qui refuse de communiquer le nombre de communes obtenues, indique toutefois que le FLN a pu avoir 24 APW. Dans la lettre adressée au Premier ministre, le FLN qui s'estime lésé par certaines dispositions de la loi électorale, désavoue les deux instructions émises par le ministre de l'Intérieur, Ould Kablia. «L'Exécutif n'a aucunement les prérogatives ou le droit d'interpréter la loi à sa guise», conteste le FLN. Seuls le Conseil d'Etat et la Cour suprême sont habilités à interpréter ladite loi, explique Kassa Aïssi. De ce fait, le FLN sollicite l'arbitrage du Conseil d'Etat sur le cas des contentieux électoraux. Non satisfait du bilan du parti à l'issue du double scrutin du 29 novembre dernier, le FLN attroupera aujourd'hui au niveau de son siège, à Alger, l'ensemble de ses 55 mouhafedhs pour rendre compte des résultats obtenus par chacun. Ces derniers devront se rattraper lors des sénatoriales du 29 décembre prochain, puisque ces joutes seront introduites comme point à l'ordre du jour de cette rencontre, apprend-on encore. Cette rencontre sera suivie immédiatement par une réunion du bureau politique pour se fixer sur les alliances à entreprendre en prévision du renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation. 48 sénateurs dont le mandat non renouvelable de six ans arrivera à terme le 31 décembre 2012, seront remplacés au terme des élections du 29 décembre prochain. La convoitise suscitée par les sièges au Conseil de la nation est telle que des primaires ont été organisées par les deux partis (FLN et RND) qui partent favoris pour ces élections, pour départager le nombre important de prétendants. Pas moins de sept candidatures, soit un pour chaque mouhafadha, se sont manifestées au sein du FLN à Alger. C'est le mouhafedh d'El-Harrach, Zoubiri Mohamed, qui sort du lot en fin de compte. Le changement de la moitié du Conseil de la nation va toucher également la moitié du tiers présidentiel. Autrement dit, 24 nouveaux sénateurs seront désignés par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Parmi les 24 sénateurs sortants figure l'actuel président, Abdelkader Bensalah. Ce dernier peut être reconduit par le chef de l'Etat.