On doit tirer les leçons des événements de In Aménas En collaboration avec les services compétents, Sonatrach a décidé de renforcer la sécurité autour des installations pétrolières. Le renforcement de la surveillance au niveau des installations pétrolières est devenu une préoccupation majeure depuis l'attaque, la mi-janvier, par un groupe terroriste du complexe gazier d'In Amenas. Compagnies pétrolières et services de sécurité renforcent le dispositif de contrôle. C'est, en tout cas, ce qu'entrevoit Sonatrach qui planche, actuellement, sur de nouvelles mesures pour sécuriser les infrastructures pétrolières et gazières et les protéger en cas d'autres attaques terroristes. Dans un entretien qu'il a accordé, dimanche, à la Radio nationale, Abdelhamid Zerguine, président-directeur général du Groupe a déclaré que «Sonatrach réfléchit, actuellement, sur de nouvelles mesures pour sécuriser ses sites pétroliers, après l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine». Une évaluation serait en cours, en collaboration avec les services de sécurité. «Aujourd'hui, il y a une évaluation en cours au sein de Sonatrach qui sera certainement effectuée en collaboration avec les services de sécurité», indique M.Zerguine. Se voulant plus explicite, à propos des nouvelles mesures, il a indiqué qu'il y aura probablement une révision du dispositif de sécurité qui avait été mis en place. «Il y aura probablement une révision des mesures pour soutenir cette activité vitale», a-t-il précisé. Soulignant que «Sonatrach n'est qu'un exécutant et que la loi relative à la sécurisation des infrastructures et des travailleurs de Sonatrach et de ses partenaires étrangers, autorisait les sociétés de gardiennage privées à intervenir dans la sécurisation des sites pétroliers et gaziers.», le P-DG a déclaré que Sonatrach avait également recruté des patriotes, c'est-à-dire des civils armés, pour assurer la surveillance de ses gazoducs. Evoquant cette loi, M.Zerguine n'a pas indiqué si les mesures de sécurité à venir allaient la remettre en cause. Selon lui, «si une révision de la loi il y aura, le gouvernement s'appliquera à appliquer les nouvelles mesures rigoureusement». Pour sa part, le ministre de l'Energie et des Mines, n'a pas manqué de dénoncer l'attaque terroriste ayant visé, dimanche, le gazoduc de Bouira. «Je dénonce fermement ces attaques criminelles, l'Algérie ne cédera pas et ne va pas céder, et continuera à faire tout son possible pour éradiquer définitivement le terrorisme», a- t-il confié, à l'issue d'une séance plénière au Conseil de la nation, consacrée au vote de la loi sur les hydrocarbures. Même les compagnies étrangères se mettent de la partie. C'est le cas du groupe British Pétroleum qui a annoncé, hier, la «nomination d'un nouveau responsable chargé de la sécurité de ses opérations.» Dans un communiqué rendu public, la compagnie a indiqué que M. Bob Fryar est le nouveau directeur de la sécurité et du risque. De leur côté, les autorités tunisiennes ont pris des mesures de sécurité rigoureuses pour assurer la protection des infrastructures pétrolières et gazières, situées dans le Sud. Selon des informations en provenance de ce pays, «des unités militaires ont été déployées sur les sites importants pour protéger les champs de pétrole et de gaz dans le périmètre saharien du pays», en précisant que «cette mesure vise la prévention contre tout acte terroriste ciblant ses champs». Ce renforcement des mesures de sécurité intervient, selon les autorités tunisiennes, à la suite de l'arrestation de terroristes et la découverte d'importantes quantités d'armes en provenance de Libye. Les autorités tunisiennes ont pris leurs devants, en appelant «toutes les forces nationales et les composantes de la société civile à assumer leurs responsabilités et à unifier les efforts pour faire face à la violence et au terrorisme». Le même dispositif est mis en oeuvre par les autorités libyennes, apprend-on de sources concordantes. Apparemment, le Sommet de Ghadamès a contribué à faire évoluer les choses. Algérie, Tunisie et Libye semblent enfin sur la même longueur d'onde et sont convaincues que le terrorisme constitue une sérieuse menace pour les trois pays et que pour en venir à bout, ils sont condamnés à s'entendre et unir leur action.