Depuis l'assassinat de Matoub en 1998, l'affaire suscite encore pas mal de réactions et de polémiques. Malika, soeur du chanteur rebelle Matoub Lounès, assassiné, il y a 6 ans, est revenue à la charge sur les ondes de la radio britannique Assalam. Elle dénonce pour la énième fois le silence des autorités algériennes. S'interrogeant sur le black-out des services algériens sur cette affaire, Malika affirme que ces derniers «n'ont pas fait leur boulot et qu'aujourd'hui nos doutes sont devenus des certitudes, expliquant que le silence de la part des autorités et de la justice, implique la complicité de l'appareil judiciaire». Alors que l'Etat est censé être le garant de la constitution et du citoyen, l'oratrice s'est interrogée pourquoi le pouvoir ne veut pas donner satisfaction à sa population qui demande à ce que justice soit faite. Sans écarter la piste islamiste, Malika réitère ses accusations, souvent déclarées à travers les médias, concernant l'implication de certains acteurs politiques qui, selon elle, auraient une relation avec l'assassinat de son frère. «Si ces derniers affirment connaître les auteurs de l'assassinat de mon frère, qu'ils nous les fassent connaître». Avant d'ajouter qu'«ils nous doivent une explication. Pour le moment, c'est la seule piste que nous ayons pour que le rapport soit remis au juge qui fera une lecture complète» dans le cas où les autorités algériennes persistent à faire la sourde oreille sur l'assassinat de Matoub, Malika a affirmé que «jusqu'à aujourd'hui, je continue d'espérer que dans mon pays, il y aura une justice. Si ce n'est pas le cas, je m'adresserai à d'autres organismes et c'est au gouvernement d'en assumer les conséquences». Pourtant, le premier magistrat du pays, a lors de sa visite à Tizi-Ouzou à l'occasion de la campagne électorale sur la concorde civile, pris l'engagement de faire toute la lumière sur l'assassinat de Matoub Lounes. Par ailleurs, la soeur du chanteur a déclaré «qu'il faut préserver les poètes des politiciens». Pour rappel, Matoub Lounès a été assassiné le 28 juin 1998 à quelques kilomètres de son village natal, Béni Douala, au lieudit Tala Bounane, lorsqu'il sortait du restaurant en compagnie de sa femme Nadia et les deux soeurs de cette dernière qui ont survécu à cet attentat.