Les hommes d'affaires préfèrent, dans leur majorité, deviser avec la chkara La coupure de 2 000 DA, émise en 2011, représente plus d'un quart du montant global des billets en circulation. Choc frontal entre la Banque d'Algérie et les milieux d'affaires. Alors que la BA insiste sur l'utilisation impérative du chèque, les hommes d'affaires, eux, préfèrent, dans leur majorité, deviser avec la chkara. Peut-on dire que le gouvernement a raté le coche? Au lieu de s'attaquer à l'assainissement du registre du commerce (RC), on a mis en place des «facilités bancaires». Les pouvoirs publics donnent l'impression d'éluder ces questions difficiles qui renvoient aux enjeux beaucoup plus trop grands. Alors que selon des experts, plus de 40% de la masse fiduciaire circule hors circuit bancaire, lequel secteur reste l'un des plus archaïques, le gouverneur de la Banque d'Algérie, M.Mohamed Laksaci, a plaidé jeudi dernier pour une plus large utilisation du chèque et de la carte bancaire, notamment dans les transactions commerciales et immobilières. Il est établi que toutes les transactions se font en cash. Le chèque est écarté dans ce milieu. Les autres moyens de paiement électroniques sont presque inexistants ou en état embryonnaire. Il est aussi avéré que les boîtes de négoces foisonnantes et fleurissantes (importateurs) liquident leur marchandise sans factures aux grossistes qui, à leur tour, ont banni l'utilisation des factures dans leurs rapports avec les détaillants. Pour l'ex-Premier ministre, les importateurs et l'informel représentent une grande menace pour l'économie algérienne. «A l'allure où nous allons, vous disparaîtrez», avait-il lancé lors d'une réunion avec le FCE, le 9 avril dernier. Les patrons algériens se plaignent souvent de la concurrence des produits importés et l'étendue inquiétante de l'économie informelle. Pourtant, le gouvernement a reculé sur l'application relatif à l'utilisation du chèque devant entrer en vigueur le 1er avril 2011, pour les transactions, à partir de 500.000 DA. L'application de cette obligation a été reportée sine die, suite à des réactions violentes de la mafia de l'informel très active, notamment dans le commerce des denrées de base. Toutefois, ce n'est pas l'avis de gouverneur de la Banque d'Algérie. Pour lui, «il y a l'amélioration de la circulation fiduciaire en 2012 et au premier trimestre de 2013». Et cela, poursuit-il lors de sa réunion annuelle avec les directeurs de succursales et agences de la BA, «ne doit pas occulter l'opportunité et la nécessité de développer davantage les instruments de paiement scripturaux comme le chèque et la carte bancaire», a-t-il dit. A cet effet, «l'accent devrait être mis sur les transactions commerciales de gros et de demi-gros et sur les transactions immobilières». Le système de paiement approprié ou de télé-compensation, mis en place en 2006, reste utilisé à seulement 10% de ses capacités, a-t-il argué. S'agissant des billets de banques, M.Laksaci a indiqué que la coupure de 2000 DA, émise par la Banque d'Algérie en 2011, représente plus d'un quart du montant global des billets en circulation. Celle de 1000 DA représente plus des deux tiers. Le billet de 500 DA est appelé à prendre une part accrue, soit environ 10% dans la circulation fiduciaire. Les parts des autres coupures (100 DA et 200 DA) sont minimes. Quant aux vieux billets de 200 DA, de la série 1983, ils ne représentent désormais que 1,34% de la valeur de la monnaie fiduciaire en circulation. M.Laksaci a souligné que «le retrait de ces billets se poursuivait au fur et à mesure des dépôts et versements». La Banque centrale avait déjà expliqué que ce retrait ne signifiait pas que le billet de 200 DA allait être retiré du circuit monétaire par une décision de la BA, mais seulement que le billet qui atterrit chez la Banque ne sortira plus.