Le Premier ministre La visite effectuée, hier, à Laghouat, ville touchée par le vent de la révolte du Sud, s'est articulée sur des projets à même d'apporter des solutions concrètes. Logement et emploi, les deux éléments qui ont provoqué la crise dans le Sud. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal l'a bien compris. C'est ainsi que sa visite effectuée, hier à Laghouat, ville touchée par le vent de la révolte du Sud, s'est articulée sur des projets à même d'apporter des solutions concrètes. Ces projets ont été soit lancés, soit relancés par le ministre et l'importante délégation qui l'accompagnait. Cette dernière était composée de pas moins de sept ministres: de l'Intérieur et des Collectivités locales, de l'Energie et des Mines, de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, de l'Habitat et de l'Urbanisme, de la Formation et de l'Enseignement professionnels, du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et des Travaux publics, respectivement MM.Daho Ould Kablia, Youcef Yousfi, Abdelaziz Ziari, Abdelmadjid Tebboune, Mohamed Mebarki, Tayeb Louh et Amar Ghoul, ainsi que du secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. L'emploi s'est taillé la part du lion avec une série de projets relevant des secteurs de l'agriculture, l'industrie, les travaux publics et la formation professionnelle à même de permettre de créer de l'emploi. Il a commencé par la mise en exploitation, à M'reigha, à la sortie nord de Laghouat, d'une briqueterie d'une capacité de production de 200.000 tonnes/an. Cette briqueterie devra créer 300 emplois permanents et 50 contractuels. «Ce genre de projet est à encourager, car il crée de l'emploi et relance notre production nationale», a commenté Abdelmalek Sellal lors de cette inauguration. Dans le chef-lieu de la wilaya de Laghouat, le Premier ministre, qui est revenu sur les terres où il fut wali, a lancé un projet de marché de proximité renfermant 40 locaux commerciaux au quartier Oasis-Nord. Un projet qui devra aussi permettre de résorber un tant soit peu le chômage qui touche la wilaya. Sellal, qui a insisté auprès des jeunes sur le travail de la terre, a inspecté dans la commune de Oued-Morra (70 km au nord de Laghouat), un périmètre agricole de 500 hectares dédié à la production de la pomme de terre, avant de procéder à une remise de titres de concession de terres agricoles à des jeunes, dans le cadre de la circulaire ministérielle N° 108 du 23 février 2011 visant la création de nouveaux périmètres agricoles et d'élevage. Et comme on ne peut parler d'emploi sans formation, Sellal s'est rendu dans la daïra d'Aflou (110 km au nord de Laghouat), où il a inspecté un institut spécialisé dans la formation professionnelle de 300 places pédagogiques, doté d'un internat de 120 lits. Toutefois, malgré ces projets visant à créer de l'emploi, Sellal a exhorté les jeunes non diplômés de la ville à travailler dans les chantiers et l'agriculture, qui selon lui offrent beaucoup d'emplois. «Ne me parlez pas d'emplois. 80% de la main-d'oeuvre qui travaille à Laghouat vient d'autres régions. Vous ne voulez pas travailler. Celui qui veut travailler dans les chantiers, demain on l'engage», a-t-il lancé à des jeunes qui l'ont interpellé. Il rétorque: «Ça sera l'agriculture et le bâtiment. Les offres sont là!». Le secteur de l'habitat a également été au centre de la visite de M.Sellal, qui a inspecté des projets de logements. Il a même promis des programmes supplémentaires aux habitants d'Aflou où il a inspecté des projets de réalisation de 1600 et 2700 logements de type public locatif au niveau du nouveau pôle urbain. Sellal a poursuivi son inspection des projets d'habitat local au chef-lieu de wilaya, du site du projet d'habitat de 1720 logements publics locatifs, localisé au nouveau pôle urbain. Il s'est aussi enquis du projet de réalisation de 450 logements promotionnels aidés au quartier El Wiam (Concorde). Néanmoins, le retour de Sellal à Laghouat n'a pas eu comme seul but de lancer des projets pour l'emploi et le logement. Il est surtout venu pour écouter cette population qui s'est révoltée. Déjà pendant la visite, il s'est adonné à cet exercice dans lequel il excelle, en tendant l'oreille aux populations qui s'étaient rassemblées devant les points inspectés. Il en a profité pour prendre un bain de foule, discuter avec la population locale, écouter et surtout rassurer. Il s'est même permis des plaisanteries. «Montre-moi tes mains, ce ne sont pas des mains d'un travailleur, mais d'un joueur de dominos», a-t-il dit avec une pointe d'humour à un jeune qui lui réclamait de l'emploi. Une réplique qui a fait rire cette population en colère, qui a avait à faire à un ministre qui parle le même langage qu'elle.