La secrétaire générale du Parti des travailleurs Ces voix qui «s'élèvent pour réclamer l'interprétation de cet article servent d'écran de fumée, occultant les enjeux fondamentaux», fait-elle savoir. La secrétaire générale du Parti des travailleurs a qualifié, hier, la décision des autorités relative à la suspension et poursuites judiciaires à l'encontre des journaux de Hicham Aboud, d'«exagérée». «Même si nous sommes en désaccord avec le traitement de l'information relative à la santé du président de la République par les deux quotidiens (Mon journal et Djaridati), la réaction des responsables était exagérée», a affirmé Mme Hanoune à l'ouverture des travaux de la réunion de son bureau politique. «Franchement ça ne méritait pas une telle décision. Il suffisait d'un communiqué pour démentir l'information. Ce n'était vraiment pas la peine de donner autant d'importance, un prétexte inespéré à ceux qui font feu de tout bois», indique-t-elle. Avant d'ajouter: «L'attitude des autorités crée une polémique de plus.» Sur un autre plan, elle indique que «ceux qui agitent l'article 88 de la Constitution pour déclarer l'incapacité du président de la République a gérer les affaires de l'Etat, font diversion pour détourner l'attention des vrais enjeux et défis». Ces voix qui «s'élèvent pour réclamer l'interprétation de cet article servent d'écran de fumée occultant les enjeux fondamentaux», fait-elle savoir. «Ces gens-là ont besoin de faire feu de tout bois», selon elle. Evoquant la montée de la contestation sociale, Hanoune indiquera que «la défense de la nation contre toutes formes d'ingérence étrangère exige un front intérieur fort. Cela doit imposer au gouvernement la prise en charge réelle des préoccupations légitimes du front social». Un dialogue serein doit être ouvert avec les partenaires sociaux en vue de satisfaire leurs revendications légitimes, car dit-elle «la politique de l'autruche mène droit vers un très dangereux pourrissement». La secrétaire général du PT qui fustige les déclarations «abusives» de certains hauts responsables, estime que «les syndicats des corps communs de la santé, ceux de l'éducation ainsi que les praticiens et les spécialistes de la santé publique, qu'ils soient affiliés à l'Ugta ou aux syndicats autonomes, sont dans leur plein droit de protester, car ils étaient exclus des dernières augmentations salariales». Dans ce contexte,Mme Hanoune affirme que le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a reconnu, récemment, à travers sa réponse à la question orale de son député à l'APN, qu' «il était temps d'abroger l'article 87 bis de la loi sur les relations de travail, qui tire en bas le pouvoir d'achat des salaires faibles». En véritable porte-parole du gouvernement, elle annonce la fin proche de la précarité dans l'emploi ou la «flexibilité» selon d'autres. Selon l'oratrice, «le Premier ministre, Abdelmalek Sellal compte signer d'ici à la mi-juin un projet de décret visant à intégrer dans des postes permanents tous les contractuels universitaires recrutés dans le cadre de préemploi». A cet effet, poursuit-elle, «le Premier ministre a demandé au responsable du département du travail, Tayeb Louh, de ficeler ce dossier, notamment concernant le nombre de jeunes dans le préemploi et le nombre de ceux dont les CDD ont été transformés en CDI ou intégrés». Cette initiative entre dans le cadre de la mise en oeuvre de la décision du chef de l'Etat prise lors du Conseil des ministres du 3 mai 2011, selon laquelle «l'emploi permanent est une règle générale et la contractualisation, une exception», ajoute-t-elle. Toujours dans le même registre, la secrétaire général du PT a déclaré le soutien inconditionnel de sa formation à l'employé de l'ADE de Médéa agressé (mordu...espérant qu'il n'a pas la rage!) par un député, propriétaire d'une laiterie, une propriété qui ne figurait pas, par ailleurs, sur sa déclaration de patrimoine à l'APN. Dans un communiqué, des travailleurs de l'ADE réclament la levée de l'immunité parlementaire à ce député en application des articles 100 et 107 de la Constitution. D'après Louisa Hanoune qui se dit «scandalisée» par ces pratiques, «plusieurs cas similaires ont été commis par des parlementaires qui conçoivent ou confondent entre l'immunité et l'impunité». De même, souligne- t-elle, la loi sur l'incompatibilité entre les affaires et la politique a été violée». L'occasion de la révision de la Constitution doit être saisie pour ouvrir un débat sur cette question. Un débat qui doit peut-être nous amener à conclure que cette assemblée, telle qu'elle est actuellement, doit vraiment être dissoute pour qu'elle ait une vraie représentation». Mais «nous n'appelons pas à cela aujourd'hui», car ce n'est pas le moment, juge-t-elle. Enfin, le 23 anniversaire du PT, qui coïncidera avec la date de 23 juin prochain, sera dédié au défunt Benmohamed, ex-secrétaire général et fondateur de ce parti. Le congrès tiendra son 8e congrès fin juin prochain. Ce rendez-vous sera une occasion de débattre du bilan de la direction sortante.