Elles étaient jeunes, belles et décidées. Elles n'avaient qu'un seul mot d'ordre: «El-Djazaïr» Femmes - modèles de courage et d'abnégation - elles quittèrent parents et enfants pour se livrer corps et âme à la lutte armée. Troquant le «haïk» contre le treillis, elles apprivoisèrent la mitraillette pour épouser le combat. Leurs mains habiles soignèrent les plaies et apaisèrent les douleurs, tandis qu'au coeur de la nostalgie, elles surent se montrer des soeurs attentives et des mères aimantes, en veillant au chevet d'un fiévreux, ou en préparant modestement un repas, dont elles se privaient le plus souvent. Braves et fidèles, elles tombèrent au Champ d'honneur les armes à la main, et le coeur en paix. Les plus connues avaient pour noms: Hassiba Ben Bouali, Ourida Meddad, Malika Gaïd, Djamila Bouhired, etc. Les autres, nous les connaîtrons sous l'appellation de: Femmes de Novembre. Ces femmes honorèrent le serment de Novembre, et inscrivirent avec leur propre sang, leurs noms sur les lignes inexorables de l'histoire. Elles avaient offert leur jeunesse et leur vie, pour que vive l'Algérie, fière et majestueuse. Pour que le sourire revienne sur le visage des enfants, et pour que le printemps soit encore plus beau sous le ciel de l'indépendance. Aujourd'hui, celles qui ont pu échapper par miracle à la grande faucheuse, se retrouvent face à une dure réalité. Pendant les années de braises, elles avaient pu survivre grâce à l'espoir d'un lendemain meilleur. Mutilées physiquement, quand ce ne sont pas des séquelles morales, ces femmes moudjahidate pleurent aujourd'hui le sort d'un pays qu'elles chérissent plus que tout autre. Sur cette terre millénaire, qu'aucune civilisation n'a pu conquérir, elles avaient planté le jasmin et adopté le laurier sauvage pour apprivoiser le goût de l'amertume et oublier que, pendant sept ans, elles avaient bu le calice jusqu'à la lie pour redonner vie à un pays et aux futures générations.