Les étals sont vides Pour des raisons étranges, ce marché est boudé par quelques-uns de ses occupants qui ont choisi le mois de Ramadhan pour se reposer. Est-ce l'effet du Ramadhan ou simplement parce qu'ils appréhendent particulièrement ce mois et préfèrent rester à la maison et faire la grasse matinée? Les commerçants du marché des fruits et légumes Ali-Mellah n'étaient pas tous présents, en tout cas, lors des quatre premiers jours du mois de Ramadhan. Une quarantaine d'entre eux manquaient bizarrement, à l'appel. Leurs étals sont désespérément vides. En observant l'épaisse couche de poussière qui s'y est accumulée, on a l'étrange impression que cela fait des mois qu'ils sont inoccupés. D'ailleurs, le manque d'hygiène saute aux yeux. Ne semblant se soucier que des gains qu'ils vont réaliser en fin de journée, la plupart des commerçants font fi des règles en la matière. Gagné par l'anarchie, le marché est devenu un souk où l'on vend toutes sortes d'objets. Un commerçant y vend des articles de fantaisie. Un autre répare des appareils électroménagers au grand dam des clients qui ne comprennent pas les raisons de ces détournements d'activités, alors que le marché est destiné à la vente des fruits et légumes. D'ailleurs, on ne peut pas dire que les prix qui y sont affichés sont très attractifs. Alors que dans d'autres marchés, les tarifs de nombreux produits ont légèrement baissé, à l'instar de la courgette, les haricots verts, les poivrons, les piments, la salade ou le tomate, au marché Ali-Mellah, par contre, les fruits et légumes sont, en moyenne, plus chers et les clients ne se pressent pas devant les étals pour faire leur plein de provisions. Les haricots verts sont proposés à 140 dinars le kg, la carotte à 80 dinars, les piments entre 120 et 140 dinars le kg. Quant à la salade, légume très demandé pendant le mois de Ramadhan, elle se maintient à 80 dinars le kg. Idem pour la tomate vendue entre 50 et 70 dinars le kg. Les clients semblent attirés plutôt par les condiments. Certains étals sont assaillis par les clients. C'est le cas de ce vendeur d'olives qui essaie de les attirer, en ventant la qualité de ses produits. C'est le cas, aussi, de ce vendeur d'épices. Malgré la cherté de certains produits comme les raisins secs proposés à 950 DA le kg, certains clients se pressent devant l'étal pour faire leurs emplettes. D'autres ont jeté leur dévolu sur les fruits, mais les prix affichés ne sont pas à la portée de toutes les bourses, particulièrement les faibles revenus qui ne peuvent pas se payer une pastèque à 60 dinars le kg, ou des pommes à 220 dinars le kg. A défaut, ils se contenteront de fruits à bon marché, même s'ils savent que du point de vue qualité, ces fruits laissent beaucoup à désirer. S'agissant des viandes, la tension des premiers jours semble avoir baissé. Même les marchands de volailles chôment. Les rares clients qui se présentent devant eux tournent aussitôt les talons en raison des prix affichés qui découragent. En effet, proposer le poulet plein à 350 dinars le kg est une grande arnaque, de même que les abats vendus sans aucune protection d'hygiène. Pourtant, le ministère du Commerce a promis de dépêcher sur le terrain ses 6500 contrôleurs pour s'assurer si les commerçants respectent la réglementation en la matière.